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Penser le Tir sportif autrement…..
Daniel GOBERVILLE  
News Letter
Daniel GOBERVILLE  5, rue du Colombier  60660 Cires les Mello  France  Téléphone : +33 6 08 17 06 74  informations@mental-objectif-perf.com
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Penser le Tir sportif autrement…..
Apprendre à  gérer ses émotions, sa motivation et ses objectifs…
..

 
Vous avez sans aucun doute retrouvé dans ces témoignages  les points de travail et que je partage avec nombre d’entre vous :

Porter sa conscience sur le comportement à mettre en place et non sur le résultat qui est sa conséquence.
La différence entre le monde de l’entraînement et celui de la compétition, la différence entre le technicien et le compétiteur : «
Le premier analyse et évalue les conséquences, le second est créatif, joueur et spontané. Important à l’entraînement le maître se révèle nuisible le jour de la compétition. »

L’acceptation de la zone de visée pour engager et appuyer que l’on peut ramener à la pétanque et au cochonnet.
Savoir tirer un match avec un objectif de comportement en portant sa conscience sur une consigne et non se focaliser sur ses envies (résultat, classement, médaille).

Alors, pour les prochains championnats de France à Besançon ou pour les prochaines compétitions …

« Sois comme l’archer zen, concentré et détendu » !
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 8
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Etre concentré et détendu, comme l’archer… Le lâcher prise mental.
SE CONCENTRER SUR LE COMPORTMENT ET NON SUR LE RESULTAT
Janvier 2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.
Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
.

Je vous propose un texte d’HYPERLINK "http://henryranchon.blog.lemonde.fr/author/henryranchon/" \\\\\\\\\\\\\\\\o "View all posts by Henry Ranchon" Henry Ranchon auteur du livre « Mon coach, c’est Moi ! » sur le thème suivant :
Être concentré et détendu …
Et nous les tireurs ?
Se concentrer sur les moyens et non sur ses conséquences …
“Il s’agit de focaliser son attention sur les moyens à mettre en œuvre pour être performant plutôt que sur la victoire elle-même, car l’enjeu lié à la victoire peut être anxiogène et extrêmement inhibant” ajoute un psychologue du sport.
On n'aboutit à rien quand on est trop tendu : On a peu de résultats, on s'épuise et on épuise les autres.
Cela peut provoquer des désastres en couple et en famille. Pour parvenir à être à la fois concentré et détendu, travailler sa respiration est essentiel. Elle doit être ample et régulière avec de longues expirations.
On peut s'aider en courant ou en faisant du yoga.
Sois comme l’archer zen, concentré et détendu quand tu dois l'être, et entraîne-toi à maîtriser ta respiration en ralentissant tes inspirations et en accentuant tes expirations.
Tu te donneras alors toutes les chances de gagner, en compétition, en négociation, en entretien, en soutenance, en entreprise, en famille..
À Tokyo, dans le pavillon des arts martiaux du sanctuaire Meiji (dédié à l'empereur qui eut la lucidité et le courage d'ouvrir le Japon au monde vers 1870), une salle est spécialement aménagée pour le tir à l’arc.
Les trois cibles en plein air sont surmontées d’un long dais violet qui s’harmonise l'automne venu, avec les couleurs du parc.
Les maîtres venus de tout l'archipel, s’y entraînent en cherchant à parfaire leurs gestes.
En faisant cela, ils parviennent à se décentrer du résultat à obtenir, ce qui les rend moins contractés et moins tendus.
C’est cela le secret de l’archer zen : Pour atteindre le cœur de sa cible, l'archer doit réussir à se détendre en faisant un lâcher prise mental.
Être concentré et détendu en même temps, voilà la clef : “On savait qu’il fallait être concentrés et aussi décontractés” disait Didier Deschamps capitaine de l’équipe de France de foot, championne du monde 1998.
“Tout athlète est composé de deux personnages : le maître et l’artiste. Le premier analyse et évalue les conséquences, le second est créatif, joueur et spontané. Important à
l’entraînement le maître se révèle nuisible le jour de la compétition.
Quand le maître prend la barre, le corps est tendu, et crispé. Il se relâche quand l’artiste prend les commandes”( Hubert Ripoll, Le mental des champions)
On sait qu’en compétition, un nageur qui évalue sa situation en regardant les lignes d’eau voisines perd en efficacité.
Et les golfeurs savent que viser une zone plus large que le trou, par exemple de la taille d’une baignoire, supprime une trop grande tension et les rend plus efficaces.
"Il faut se concentrer sur la zone et ne pas se fixer sur le cochonnet" (Bruno Le Boursicaud quadruple champion du monde de pétanque)
Se concentrer sur le geste…
“Ma volonté est d’atteindre la perfection du geste, sans jamais mettre un résultat derrière cette volonté. Mon classement j’y pense après avoir tiré la dernière balle” disait Franck Dumoulin, champion olympique 2000 du tir au pistolet.
“Je m’étais organisé pour avoir toujours à l’esprit la notion de plaisir, pour ne pas me laisser gagner par la peur de perdre et d’autres pensées parasites” disait Stéphane Diagana, premier champion du monde masculin français d'athlétisme (100 m. haies

Le Maître et l’Artiste…
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 9
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Le collectif «  Mental Objectif Perf » à Besançon :
                                                   
Un moment de vérité ou de prise d’expérience ?
UN RENDEZ VOUS ANNUEL : LE  CHAMPIONNAT DE France 10M
FEVRIER 2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.


Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
.

Le mois de février est l’un des objectifs de la saison pour nombre de tireurs avec les traditionnels championnats de France de tir à 10m qui se sont déroulés à Besançon .

9 Tireurs du collectif Mental-Objectif-Perf s’étaient qualifiés pour ce match et parmi ceux-ci 4 médaillés.
Un moment de vérité ou de prise d’expérience ?
Marie Roy
Les championnats de France constituent pour tous les tireurs un moment important de leur vie sportive et les tireurs internationaux le vivent de cette manière-là également.
Est-ce pour autant ce moment de vérité que nombre de tireurs voient en cette compétition ? Les championnats de France doivent-ils être considérés comme un examen de passage après lequel ils sauront combien ils valent, un moment de vérité après lequel ils sauront qui ils sont et comment ils sont capables de gérer leurs émotions ?
A mon avis, surtout pas !
Chaque compétition est unique, elle est celle d’un jour pendant lequel on apprend à se connaître, à combattre, à maitriser ses émotions et à gérer sa concentration.
Le match n’est pas un test de personnalité et il n’a de valeur que sur le moment où il est réalisé.
Le champion de France, du monde ou olympique est le champion du jour même si son titre ne sera pas remis en jeu pendant un ou 4ans.
Considérer autrement une compétition est se préparer à de profondes désillusions car on ne peut réussir tous les défis.
Chaque compétition est une étape de la vie du tireur et doit être une étape vers la connaissance de soi, la maîtrise de ses émotions et la gestion de son activité mentale (coordination, concentration…).
La victoire ne doit pas seulement être analysée et vécue  comme une victoire

Céline Goberville
3 matches et 3 médailles dont une qui n’est pas en or…cherchez l’erreur !
Vice-championne de France en carabine pour sa première année en dame 1, battue seulement au shoot of pour le  titre.
Sébatien Blanchouin
Sandrine Goberville
Champion de  France Pistolet senior 1 et qui récidive 2 semaines après en remportant le Grand Prix de  France.
Vice-championne de France au pistolet vitesse derrière… Céline  et 6ème  en finale du Pistolet Précision.
sur les autres mais tout autant sur soi. Ainsi, si on n’a pas gagné, si on n’a pas battu tous les autres en étant 1er, on a toujours une victoire sur soi, si petite soit-elle parfois.
On revient ainsi à deux thèmes qui me sont chers : L’imprédictibilité de la performance (admettre ainsi que l’on ne peut pas toujours gagner ou réussir ce dont on a envie) et la fixation des objectifs en termes d’envies, de saison et de comportement.
Certains se posent d’ailleurs la question de savoir si la gestion par objectif est un facteur positif de performance  ou un facteur limitatif à la performance ?
Je vous proposerai d’y réfléchir ensemble  le mois prochain mais d’ores et déjà je vous propose l’introduction par le pentathlète HYPERLINK "http://en.wikipedia.org/wiki/Jean_Maxence_Berrou" \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\t "_blank" Jean-Maxence BERROU qui nous expose sa vision sur :

La place et l’importance des objectifs dans la performance sportive de haut niveau.
On a l’habitude et à juste titre de retenir les images de victoires, de médailles et de performances. Les sportifs qui y parviennent donnent souvent une impression de facilité, de fluidité gestuelle.

Le chemin de la victoire est pourtant complexe et semé d’embuche ». C’est une aventure unique et propre à chacun ou le sportif apprend à se connaître, se dépasser, déjouer les pièges, les contourner, les dominer ou encore se jouer d’eux.
Le résultat est important mais il est tout aussi intéressant de se pencher sur le parcours qui permet au sportif d’atteindre son expression maximale et son objectif ultime.
Les sportifs qui sont dans les structures de haut niveau ont comme objectif unique de devenir le meilleur et de décrocher les plus belles médailles internationales. Mais comme tout monde le sait, il y a beaucoup de monde pour au final peu d’élus. Il est alors important de mettre en avant les efforts et sacrifices consentis ainsi que les difficultés auxquels se confrontent le sportif dans sa quête de performance. La gestion du quotidien constitue donc un élément clé de la performance.

Elle commence en déterminant un cadre plus ou moins flexible dans lequel s’inscrivent des objectifs. L’objectif que se donne l’athlète lui permet de donner du sens à ses actions mais aussi de progresser. Le sens qui permet de supporter la douleur, de repousser les limites à l’entraînement comme en compétition.
Il ne doit alors être vécu comme une obsession sous peine d’être générateur de stress et d’anxiété. En effet le moindre souci à l’entraînement peut prendre des proportions incommensurables et générer du doute. L’objectif devient alors un poids, un parasite au quotidien. Pire le sportif perd le gout simple de pratiquer, l’enthousiasme de l’effort. Il vit dans l’angoisse du résultat au lieu de vivre l’instant présent.

On peut alors se demander s’il est nécessaire de se fixer des objectifs pour performer ? Certains réussissent à les atteindre dans des conditions difficiles mais à quel prix ? Est-ce viable ou durable ? Pire, lorsque le résultat n’est pas à la hauteur des attentes fixées, la chute peut s’avérer très rude. Finalement se fixer des objectifs ne constituent-ils pas une forme de limite ou frein à la performance sportive de haut niveau? Comment l’entraîneur et l’athlète peuvent-ils faire pour qu’un objectif reste un moteur et non destructeur ? Comment concilier performance dans le sport de haut niveau et épanouissement de l’athlète ?
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 10
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ENTRE PERFORMANCE, OBJECTIF et ENVIE.
L’IMPORTANCE DES OBJECTIFS
Mars 2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.

Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.

Lors de la précédente news letter, la question était de savoir si la gestion par objectif est un facteur positif de performance  ou un facteur limitatif à la performance ?
J’avais pris comme support un texte du  pentathlète Jean-Maxence BERROU qui  nous exposait sa vision sur
:

La place et l’importance des objectifs dans la performance sportive de haut niveau.

En voici la suite….
Commentaire
On peut se demander s’il est nécessaire de se fixer des objectifs pour performer ? Certains réussissent à les atteindre dans des conditions difficiles mais à quel prix ? Est-ce viable ou durable ? Pire, lorsque le résultat n’est pas à la hauteur des attentes fixées, la chute peut s’avérer très rude. Finalement se fixer des objectifs ne constituent-ils pas une forme de limite ou frein à la performance sportive de haut niveau? Comment l’entraîneur et l’athlète peuvent-ils faire pour qu’un objectif reste un moteur et non destructeur ? Comment concilier performance dans le sport de haut niveau et épanouissement de l’athlète
Donner des priorités
Plus on avance dans la carrière d’un athlète plus il sait ce dont il a besoin et connaît les priorités à donner pour devenir le meilleur. En effet, il sait identifier ses atouts et manques.

Le couple entraîneur / athlète définit alors pas un objectif mais des objectifs réalisables et motivants. Ils définissent également des objectifs dans un ou plusieurs domaines de performance et dans une ou plusieurs disciplines pour les sports pluridisciplinaires.

Ces objectifs sont des passages obligés, comme des « check point » : les étapes qui conduisent à la performance.
Le sportif détermine le sens qu’il veut donner à son projet ainsi que les priorités tout en étant en partenariat avec son entraîneur.

Par expérience, le sportif place ses priorités sur les moyens d’atteindre les objectifs tout en essayant de rester le plus détaché possible du résultat. Autrement dit, donner la priorité aux stratégies permet donc au sportif de se centrer sur autre chose que la performance elle-même et de diminuer l’éventuelle pression qu’elle peut générer.
Par exemple, dans l’épreuve de
combiné en pentathlon le but est d’atteindre les 5 cibles le plus vite possible.

Tout le jeu et l’enjeu est alors de ne pas confondre vitesse et précipitation sous la pression de la réussite ou de l’échec après chaque coup tiré, mais aussi d’éviter de céder à la pression générée par la confrontation et les concurrents. Si faire 5/5 sur la cible devient un objectif obsessionnel, il est certain que le pentathlète commet un bon nombre d’erreurs avec un geste irrégulier qui se stabilise en cible et des erreurs au départ du coup. En revanche, s’il arrive à garder l’objectif en tête tout en ayant la capacité de s’en extraire en mettant son attention sur une stratégie claire, il construit le chemin pour arriver à l’objectif et donc la performance.

Il est possible de mettre en place une image, un « rail » ou la gestuelle va s’arrêter dans la zone de tir, pour d’autres cela sera de cadencer la gestuelle de tir pour permettre la reproduction du même geste dans n’importe quelles conditions.
Par conséquent, se focaliser sur les moyens et non sur la finalité contribuent à se distancier des objectifs.
En effet, le sportif immergé dans l’action ne se préoccupe du résultat.
La régulation d’objectif est également nécessaire à l’issue d’une grande déception sportive ou lors d’une injustice. Certains chercheront à se « venger » (sentiment bien souvent partagé par de nombreux sportifs de haut niveau) et montrer à tout le monde leur valeur sportive en réalisant des résultats encore jamais effectués jusqu’à présent.
L’entraîneur doit être dans ce cas très vigilant puisque cette démarche est à double tranchant. S’il réussit, c’est un véritable accomplissement, en revanche s’il n’y parvient pas c’est un nouveau coup d’arrêt. Comment se remettre
d’autant de déception, garder confiance en soi et rebondir ?
D’autres, vont davantage chercher à s’extraire de la performance, même si elle reste en point de mire, l’important étant de s’amuser avec le groupe d’entraînement, de prendre du plaisir, de vibrer dans l’effort, de libérer son geste, son corps pour le faire briller sans rien attendre de particulier.
Dans ces conditions, il est alors possible de relativiser le poids de la performance puisque le sportif est allé au bout de lui-même.
On a vu que la quête du résultat à tous prix, du « plus » dans tous les domaines, du « mieux » sont à la fois un moteur qui peut nous jouer des tours. Nous pouvons nous demander de ce fait, si l’objectif ultime ne serait pas de ne plus avoir d’objectif ?
Réguler et moduler les objectifs
De la nécéssité des objectifs
Les objectifs : Un travail en tandem pour donner du sens
La performance sportive est souvent le fruit d’une association fine entre l’athlète et son entraîneur. Il semble incontournable que le projet de performance soit partagé et commun. L’élaboration d’une stratégie commune autour d’objectifs partagés contribue à bien déterminer les rôles et impliquer chacun dans son action.
Le rôle de l’entraîneur est d’amener son sportif à performer mais aussi de l’aider à se construire dans sa vie.
C’est au contraire l’équilibre des charges entre ces deux projets: sportif et extra-sportif qui permet de toujours donner à l’athlète l’opportunité de « souffler » : l’un est la soupape de décompression de l’autre.

Lors d’une année post-olympique, il est possible de mettre davantage la priorité sur la formation scolaire, universitaire ou professionnelle. Concrètement, la question du moment doit être abordée en amont par le tandem entraîneur/athlète pour qu’il puisse agir avec un maximum d’efficacité et surtout selon le bon « timing » pour en tirer tous les bénéfices.
Quand passer le concours du professorat de sport ? Le concours de gardien de la paix ? Que faire comme étude en attendant d’intégrer une école de commerce ?
A quel moment l’intégrer, lorsque le sportif est encore en activité, à l’issue de sa carrière ?
Autant de questions spécifiques pour chaque athlète. Me concernant et malgré certaines difficultés, c’est la double activité qui m’a permis et me permet aujourd’hui de trouver mon équilibre.


En cas de blessure, le sportif peut se « réfugier » dans ses études et éviter de se retrouver sans rien du tout sur une période donnée.
De plus, chaque étape du cursus de formation terminée ou une situation professionnelle acquise permet d’engranger un capital confiance que le sportif peut réinvestir lors de sa pratique.
Bons nombre de sportifs n’ont jamais été aussi performants qu’après avoir été « soulagés » du poids lié aux études ou bien après avoir obtenu une certaine stabilité professionnelle.

L’objectif sportif doit être en permanence au centre des priorités pour le binôme mais charge aussi à l’entraîneur de prendre en compte le contexte global de performance de l’athlète de manière à ne pas l’enfermer uniquement dans sa pratique.
Il est salutaire d’avoir d’autres passions dans la vie d’un sportif de haut niveau. Avoir des passions en dehors du sport, permet à la fois de « s’aérer la tête » et permet d’apporter une valeur ajoutée à sa pratique sportive.

En effet, le sportif peut trouver des « ponts » entre une passion et sa pratique. Par exemple, la notion de rythme ou tempo en musique peut être utilisée en sport.
Les pentathlètes peuvent ainsi se servir de cela pour calibrer et répéter une gestuelle en tir, un athlète, pour cadencer une course d’élan.

L’entraîneur peut se servir d’une passion de l’athlète pour imager, illustrer « en escrime les jambes sont le cœur de l’orchestre et les préparations des notes ponctuelles », Sébastien Dos Santos, entraineur de l’équipe américaine d’escrime d’épée entre 2009 et 2012.


Dans certains cas, la modulation voir la reformulation des objectifs semblent bien souvent indispensables. En effet les résultats réalisés au cours de la saison permettent d’effectuer des ajustements si nécessaire.

Par exemple, un pentathlète qui vise une médaille sur un championnat du monde mais qui n’a jamais fait un top 10 sur le circuit coupe du monde peut se mettre en difficulté par la recherche absolue de podium.

En revanche, c’est en cherchant ce top 10 qui est à sa portée, qu’il va peut-être accrocher le podium souhaité. Il est nécessaire d’avoir de l’ambition mais dans certaines situations ce type d’exigence conduit parfois à la « destruction » momentanée du potentiel sportif. Dans un autre contexte, suite à une qualification aux Jeux Olympiques, une phase de « décompression » voir de démotivation peut s’installer. Il est alors indispensable de se lancer dans de nouveaux « challenges » pour que l’athlète reste mobilisé et investi dans sa pratique.
De la même manière, la modulation des objectifs semble indispensable après une longue période de blessure. Lorsqu’un athlète est stoppé en pleine ascension, l’accompagnement de l’entraîneur et du staff est primordial.
Ne plus faire ce que l’on aime et être entouré de sportifs lorsqu’on ne peut pas pratiquer est insupportable, on se sent comme un « fantôme ».
Le projet extra sportif ou professionnel aide à garder la tête « hors de l’eau ». Lors de la reprise sportive, on peut se rappeler le sportif que l’on était, les objectifs que l’on avait mais il ne faut pas vivre dans la nostalgie ou dans les espoirs que l’on avait sinon on peut vite se « griller les ailes ».
Il est alors nécessaire de se repositionner et de recalibrer ses objectifs dans le contexte donné.

Alors une démarche de préparation avec ou sans objectif ?
Pour moi la question ne se pose pas, l’objectif est un support indispensable, voir incontournable de la construction d’une saison sportive et de la préparation mentale.
Cette analyse de Jean Maxence Berrou correspond parfaitement à mes conceptions de la préparation et vous  aurez probablement retrouvé dans ce texte de nombreux points d’accords avec les principes que je partage avec les tireurs :
   - Le principe de plusieurs centres d’attraction dans la vie afin que le tir  ne prenne pas une part trop importante  dans  la vie du tireur et permette ainsi de relativiser l’importance du tir,
- La pratique d’autres activités permettant  de trouver des passerelles
développant chez le tireur des capacités d’adaptabilité et de créativité entre des activités différentes et le tir,
- le partage du projet de performance entre le sportif et son coach avec la définition d’objectifs et  de priorités sur le moyen et long terme,
- L’analyse avec le coach de la saison en fonction des objectifs atteints ou non.
En ce qui nous concerne plus spécifiquement, en terme de préparation mentale et de déroulement du match, il convient de considérer la notion d’objectifs de saison et d’objectif de match.
L’objectif d’un match doit être avant tout comportemental car c’est le comportement qui a pour conséquence un résultat et le résultat qui permet d’atteindre ou non l’objectif.
Si l’objectif d’une saison est de tirer une finale et qu’à chaque compétition je ne pense qu’à cela, l’objectif aura un effet sclérosant.
Au contraire si cet objectif reste en toile de fond comme une envie et génère une motivation et que mon objectif du jour est de réaliser un comportement décidé, j’ai toutes les chances de performer car s’il est impossible de gérer une entrée en finale dans l’acte de tir (elle dépend déjà des autres aussi !) , il est du rôle du tireur de gérer son comportement  dans le match.
La gestion d’une saison par objectif est donc, à mon sens indispensable et constitue un support constructif dans la relation tireur/coach.

C’est difficile mais il faut essayer de repartir de ce point de départ et ne pas sauter les étapes en voulant absolument rattraper le retard ou en cherchant l’exploit. En revanche, il faut se souvenir d’où l’on vient, apprécier de pratiquer et revenir progressivement. C’est souvent en laissant parler le corps et sans le contraindre qu’il réagit et s’exprime pleinement. Il est fréquent que les sportifs ne soient jamais aussi bons qu’après leur retour de blessure.
Lors de témoignages, il est coutumier d’entendre parler de plaisir de pratiquer, être heureux d’être là et présent en compétition et pas de résultat. Néanmoins, on connaît tous très bien les engrenages du haut niveau et il est difficile de garder la tête froide lorsque le sportif se retrouve relancé dans une qualification pour des évènements majeurs ou des Jeux Olympiques. Comme on l’a évoqué c’est au binôme et aux sportifs de donner les priorités qui permettent d’y arriver…
Enfin avoir des objectifs autres que dans le sport permet de faciliter à dédramatiser ou relativiser une contre-performance.
Etre bien encadré par l’entraîneur et le staff, avoir une vision globale de la performance, permet au sportif de garder toujours le recul nécessaire dans beaucoup de situations (victoires ou défaites) mais aussi de rester toujours mobilisé sans s’user.

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News Letter N° 11
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Biathlon : à quoi pensent Martin Fourcade et ses copains quand ils tirent ?
LE TIR EST UN JEU……
Avril 2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.


Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
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Je  propose à votre réflexion un texte du journaliste de « Rue89 » HYPERLINK "http://riverains.rue89.nouvelobs.com/clement-guillou" Clément Guillou écrit pendant les JO de Sotchi 2014 sur un sport proche du nôtre.

Comme il y a quatre ans, le biathlon est en train de sauver les Jeux olympiques de l’équipe de France : Martin Fourcade a remporté ce jeudi son deuxième titre olympique à Sotchi sur le 20 km.


Trois des quatre médailles françaises viennent de cette discipline pratiquée par quelques centaines de personnes seulement en France.
L’approche du pas de tir
« Il ne faut pas penser aux conséquences
de sa balle. Il m’arrive de cogiter en me disant : “Si je fais 5 sur 5, je vais être bien placée.” On mesure très concrètement la différence entre un sans-faute et un tour de pénalité : la médaille ou une 10e place. »

C’est la raison pour laquelle les biathlètes ratent le plus souvent la cinquième et dernière cible. Un adversaire qui part et on précipite sa dernière balle, ou l’esprit qui est déjà passé en mode ski de fond.

Martin Fourcade a moins ce problème que d’autres car il n’a jamais besoin de se précipiter en confrontation directe : s’il met un peu de temps à lâcher sa dernière balle, il sait qu’il refera son retard en ski de fond.
Et nous… que du tir et pas de ski…. Mais un jeu quand même !
Cet article peut  paraître manquer de profondeur sur le tir car d’une part il est écrit pour la vulgarisation de la partie tir dans le biathlon et d’autre part il n’est pas écrit par un technicien du tir.

Mais si l’on prend le temps de lire ce texte et ces commentaires des biathlètes avec notre œil et notre cerveau de compétiteur, il prend alors une dimension intéressante  pour nous, tireurs, qui vivons des situations analogues à chaque coup tiré.
L’une des notions importantes est pour moi l’approche du tir comme un jeu et non comme une sanction ou comme un parcours technique imposé.

Je considère que le tir est d’abord un jeu d’adresse et d’instinct que l’on a complexifié au travers de la technique et de la séquence mentale de tir.
«
Techniquement, mettre une balle au fond n’est pas difficile » :  Il faut vraiment le faire avec le plus de naturel possible et alors, tout ira bien »

Là est bien notre problème à nous qui n’avons pas de ski dans notre sport.
Nous ne savons pas toujours relativiser la situation et rester naturel. Au lieu de jouer et tirer naturel, le compétiteur va vouloir contrôler, assurer, ne pas accepter la possibilité de perdre… alors que si l’on accepte la notion de jeu sur chaque coup, il est évident que l’on peut perdre ou gagner selon les coups.

La notion de « naturel » est à rapprocher avec la notion de lâcher prise et de non contrôle excessif, ce qui n’exclut pas la concentration, la volonté et la vigilance mais tout dépend sur quoi on met ces énergies :
Sur le contrôle de savoir comment faire un 10 ou sur la réalisation du geste sans se poser la question de savoir comment le faire ?

Accepter de faire sans savoir comment ou se concentrer sur savoir comment faire et… ne pas faire !

Mari Dorin nous dit encore : « Il ne faut pas penser aux conséquences de sa balle. Il m’arrive de cogiter en me disant : “Si je fais 5 sur 5, je vais être bien placée
»
Encore une situation vécue que nous connaissons bien et que l’on ne peut gérer qu’en voulant vivre son tir au présent : Je ne peux plus rien sur le passé (la balle tirée) et je ne peux encore rien sur l’avenir (le résultat à venir).

Ruminer sur ses erreurs ou se projeter sur les résultat final ne mène jamais bien loin et dans ces situations mentales où la conscience a repris ses droits,  la concentration sur un comportement approprié à mettre en place est la seule réponse possible.
De manière générale, le tir requiert une certaine forme d’intelligence car c’est un exercice d’adaptation : aux conditions météos, à la forme du moment et au scénario de la course. « Il ne se passe jamais ce que t’as prévu », observe Alexis Bœuf.

Et oui, le tir est un jeu et un exercice d’adaptabilité et de créativité, pas un sport technique dans lequel il suffit de répéter une séquence apprise à l’entraînement…n’en déplaise aux adeptes du conditionnement qui confondent apprentissage par l’entraînement (répéter consciemment un geste ou une posture pour l’apprendre) et réalisation lors d’une compétition (créer chaque coup en s’adaptant aux conditions matérielles, physiques et psychologiques du moment).

Le problème c’est que la technique et la quantité sont rassurantes et déresponsabilisantes à l’entraînement (pour le tireur et l’entraîneur), alors que le mental et la  qualité sont incertains et  subjectifs….. Il faut apprendre à vivre avec cela pour performer !
Le biathlon
De 190 à 150 pulsations en 20 secondes
Passer du ski de fond au tir impose un « switch » mental, selon l’expression des biathlètes, pour passer dans un état d’éveil des sens.

Alexis Boeuf :
« Le ski, il faut être à l’attaque, c’est très violent, on pense le moins possible. Le tir, c’est l’inverse : il faut être relâché mais concentré, mobilisé. En fonction des stades, on prend un point de repère. On décide qu’à ce moment-là, on passe en phase de tir.
Par exemple, à Sotchi, c’est au sommet d’une petite montée avant de redescendre vers le pas de tir. On rentre alors petit à petit dans notre bulle. »
Ce changement d’état psychologique s’accompagne d’un changement de rythme : le biathlète pousse moins sur les bâtons pour faire baisser ses pulsations, mais doit quand même ne pas perdre trop de temps. C’est là que Martin Fourcade met déjà sous pression ses adversaires : plus fort physiquement, il les empêche de récupérer en accélérant quelques centaines de mètres avant le tir.
Le temps de ralentir, de prendre leur carabine et de s’installer, les biathlètes ont une vingtaine de secondes pour passer de 180-190 pulsations par minute (ski de fond) à environ 150 (premier tir). A la cinquième balle, les pulsations seront descendues à 110-120 par minute.

L’athlète suit un protocole précis pour entrer dans une mécanique : regarder les fanions qui indiquent le vent, enlever la carabine, mettre le chargeur, se mettre en position.

L’évaluation du vent est très importante. Une fois sur deux, les conditions ne sont pas les mêmes qu’au moment des réglages de carabine le matin, auquel cas les biathlètes doivent, avant de tirer, faire des « contre-réglages ». Non contents de faire descendre leur rythme cardiaque et de rentrer dans leur bulle, les biathlètes doivent donc analyser le vent et éventuellement régler leur carabine.
Avant la première balle, ils soufflent une dizaine de fois. Puis, c’est parti pour une
séquence d’une vingtaine de secondes, la plus mécanique possible, avec un objet de 3,5 kilos en mains.
Dans le biathlon, sport d’origine militaire, les sportifs parcourent un circuit en ski de fond puis tirent cinq balles, tantôt en position debout, tantôt en position couchée.
Une faute au tir impose, selon les épreuves, une pénalité d’une minute ou 150 m supplémentaires de ski de fond.

Ce qui fait la difficulté du biathlon, sport éminemment télégénique mais toujours boudé par les télévisions françaises - il est diffusé sur Eurosport, où il génère les meilleures audiences en hiver -, c’est l’enchaînement entre une discipline à haute intensité, le ski de fond, et un exercice de concentration et de respiration, HYPERLINK "http://i.imgur.com/ulGEO0s.gif" \\\\\\\\t "_blank" le tir à la carabine
.

Le tir a toujours été la spécialité des biathlètes français, notamment depuis que HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Amat" \\\\\\\\\\\\\\\\t "_blank" Jean-Pierre Amat, champion olympique du tir à la carabine en 1996, a rejoint l’encadrement.
Après un effort sur les skis, tirer sur des cibles de 45 mm (tir couché) ou 115 mm

(tir debout) situées à 50 m nécessite une discipline bien particulière.

Compilation de tirs parfaits de Martin Fourcade, 20 km des Championnats du monde 2013
Explications avec HYPERLINK "http://twitter.com/zigystardust77" \\t "_blank" Siegfried Mazet, l’entraîneur des Français au tir - l’homme au bonnet que vous voyez après chaque tir de Martin Fourcade, parlant dans un talkie-walkie -, HYPERLINK "http://www.espritglisse.com/equipe-de-france/equipe-de-france-nordique/alexis-boeuf.html" \\\\t "_blank" Alexis Boeuf et HYPERLINK "http://www.20minutes.fr/sport/1293666-sotchi-2014-marie-dorin-n-est-pas-du-tout-en-position-d-annoncer-des-belles-choses" \\\\\\\\t "_blank" Marie Dorin, tous deux en lice à Sotchi.
Le tir
« En apnée, et une respiration entre chaque balle »
« Le tir est hyper-cadencé », explique Siegfried Mazet :
« A leur niveau, il n’y a qu’une respiration entre chaque balle, et énormément de choses à faire pour que tout soit prêt une fois qu’ils sont en apnée. »

Le tir se fait en apnée. Il est donc important d’avoir pu faire descendre ses pulsations, sans quoi le tireur va se retrouver en « dette d’oxygène » et ne pourra maîtriser son apnée. A partir du moment où il a bloqué la respiration, l’athlète a une seconde, une seconde et demie, pour lâcher sa balle.

Dans un premier temps, le biathlète pose son doigt sur la détente et l’amène au point de résistance. Il lui suffit alors d’une toute petite pression pour faire partir la balle. Mazet :
« Le coup part tout seul, on n’y pense même pas. On dit qu’un lâcher doit te surprendre, tu ne dois pas t’y attendre. »

Quand Alexis Boeuf décrit la façon dont il tire, on a presque l’impression que tout se joue sur un coup de bol :
« On n’a jamais le “10” stabilisé dans le viseur : on est tellement essoufflés que ça bouge tout le temps. Au tir debout, on ne s’arrête quasiment pas sur la cible.

Je bloque ma respiration, je pars d’en haut et le but est de synchroniser mon lâcher avec le passage du viseur sur la cible. Il suffit que je descende un peu moins vite que d’habitude pour que la balle arrive un peu au-dessus. »

Certains biathlètes ne clignent pas du tout des yeux entre la première et la cinquième balle. D’autres les ferment furtivement entre deux cibles ou regardent par terre en prenant leur respiration.

L’état d’esprit
« Aborder le tir comme un jeu, non comme une sanction »

L’important, c’est d’aborder le tir « comme un jeu, non comme une sanction ». Marie Dorin explique que « techniquement, mettre une balle au fond n’est pas difficile » :
« Il faut vraiment le faire avec le plus de naturel possible et alors, tout ira bien. C’est quand je l’aborde comme un devoir que ça ne marche plus. »

Certaines nations arrivent au pas de tir comme à l’abattoir, avec l’impression que ce n’est qu’un moyen de perdre du temps. Les biathlètes français considèrent que la victoire passe par le tir et aiment se retrouver face aux cibles. Siegfried Mazet explique à Rue89 :
« Martin [Fourcade], c’est clair que c’est un joueur. C’est excellent de le voir faire. Je sais qu’il est faillible sur certains trucs, mais il parvient à le dissimuler. »
Le double champion olympique excelle en confrontation, dans les épreuves où il peut se retrouver à côté de son adversaire (poursuite, départ en ligne et relais). Il parvient à rester absolument isolé du monde extérieur et à mettre la pression sur ses adversaires. En arrivant vers le pas de tir, il place une accélération pour fatiguer ses adversaires et s’installer en premier. Mazet :
« Celui qui va aller tirer à la cible numéro un - tout au bout du stade, la plus proche de la sortie - prend la responsabilité de dire : “moi, j’ai envie de gagner, je me sens bien”.
Martin est capable de lâcher la première balle vite avant l’autre. Là, il prend l’ascendant sur l’adversaire, il le met sous pression car le voisin sait si tu rates ou si tu mets dedans. »

De manière générale, le tir requiert une certaine forme d’intelligence car c’est un exercice d’adaptation : aux conditions météos, à la forme du moment et au scénario de la course. « Il ne se passe jamais ce que t’as prévu », observe Alexis Bœuf.


Les fautes
« Souvent, tu loupes sans comprendre »
Les fautes ne sont pas techniques mais dues au relâchement. Comme l’esprit va plus vite que le geste, les biathlètes ont parfois tendance à quitter la cible des yeux avant d’avoir lâché leur balle. Siegfried Mazet :
« Souvent, tu loupes sans comprendre, parce que tu es sûr que tu y étais. Oui, tu y étais en face, la demi-seconde avant ! Mais au moment le plus important, le lâcher de balle, tu t’es un peu relâché parce que ton esprit t’a dit que c’était bon. »
La plaie des tireurs, ce sont les pensées parasites : un cri dans le public, l’arrivée d’un athlète à ses côtés qui va provoquer un instant d’inattention. Marie Dorin, qui se décrit comme « un peu émotive » - un gros handicap au tir -, se sent parfois déstabilisée quand elle réalise l’enjeu de son tir :

Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 12
Técherger au format PDF
Prendre la route du succès, c'est accepter de risquer l'échec.
L’ERREUR EST HUMAINE
Mai 2014

Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.


Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
.

Je  propose à votre réflexion un texte sur l'échec professionnel de Philippe Laurent, conférencier, coach et formateur. Il n'est pas explicitement question de sport, mas les problématiques restent assez similaires...
Comment faire face à un échec professionnel ?
A la différence de l'erreur, qui provient d'une méconnaissance de la réalité, et de la faute qui provient d'un non-respect du cadre moral établi, l'échec est le refus intérieur de la non-performance. Il y a échec dans la mesure où il y a enjeu, et l'échec est à la hauteur de cet enjeu. Celui qui ne se met pas comme objectif de réussir évite par là même de se trouver en situation d'échec.
Pour rebondir après l'échec, accepter de "toucher le fond"
C'est tout le paradoxe car ce faisant, il réduit ses chances de succès. Il préfère ne pas vouloir la réussite que de potentiellement subir l'échec. Quand le résultat arrive, il est reçu et vécu comme une donnée inodore et sans saveur: s'il est bon, il ne provoque pas de fierté mais plutôt la surprise devant quelque chose de non-mérité; s'il est mauvais, il ne provoque pas de tristesse ni de déception, mais un certain sentiment négatif de soi.

L’échec
Rechercher le succès avec avidité ou craindre l'échec avec peur ne sert à rien. L'essentiel est de se mettre dans les conditions pour réussir, en adoptant progressivement le mode opératoire qui nous permet de donner le meilleur de nous-même. Celui qui veut atteindre un sommet vit mieux son ascension en regardant le chemin qu'il foule qu'en regardant le sommet lui-même.
Tout l'art du manager est de mettre son collaborateur en conditions pour réussir. Rien ne sert de pousser la personne vers l'atteinte obligatoire de ses objectifs, car tirer sur la nature la tue. Mettre la personne en condition pour réussir, c'est lui faire expérimenter progressivement qu'elle est capable de réaliser correctement des tâches de plus en plus complexes.
C'est aussi l'accompagner pour faire face efficacement aux difficultés qu'elle rencontre. Encourager et féliciter sont donc les deux bras du manager bienveillant. L'encouragement permet de surmonter la peur de l'échec et les félicitations permettent de goûter la joie du succès.
Et le tir …….. ?
Rebondir après l’echec
L’erreur est humaine
Accepter l'échec comme tel, c'est se préparer à rebondir car c'est réduire son pouvoir dévalorisant. Au contraire, ne pas vouloir regarder l'échec en face, c'est le laisser nous entraîner dans sa spirale négative.
Pour rebondir après l'échec, il faut accepter de "toucher le fond", de reprendre contact avec notre réalité. Je n'ai pas réussi, c'est un fait! Mais quel est l'enjeu pour moi? Qu'est-ce que cette situation m'apprend sur moi-même, sur ma méthode de travail, sur ma relation aux autres, sur mes limites et mes besoins essentiels?
Quelles sont les ressources que je suis prêt à mobiliser pour remonter à la surface? Qu'est-ce que je veux vivre de nouveau et de mieux?
Ces considérations sont totalement transposables au sport et encore plus au tir dont on connaît les incertitudes de performances liées à la spécificité mentale de notre sport.
L’échec et le sucés ne sont que des conséquences d’un processus, au même titre que l’échec ou la réussite d’un coup ne sont que la conséquence du comportement technique et mental mis en place.
Se concentrer sur le 10 à atteindre, sur la qualification à obtenir, sur la médaille à gagner en négligeant le comportement  qui permet de l’obtenir est l’échec assuré.
Je vous ai à ce sujet souvent parlé de distinguer l’envie (qui motive) et l’objectif du match qui doit être comportemental ; étant entendu que ce comportement peut être plus ou moins technique, voire pas du tout selon le niveau du tireur.
Il faut apprendre à vivre avec cela pour performer , comme il faut accepter le risque du 9 pour faire un 10 car le refus conduit à tout contrôler et à ne pas faire partir le coup !

C’est un travail sur soi  à faire au quotidien car on ne peut être différent devant la cible que dans la vie courante..
Ne pas se mettre en condition pour réussir, de peur de risquer l'échec. Ne pas regarder l'échec pour mieux réussir. Et si réussite et échec n'étaient finalement que des résultats? L'erreur est humaine. Nous connaissons bien le dicton. Entre l'erreur de parcours qui fait perdre du temps au conducteur étourdi -et énerve son coéquipier- et l'erreur sur la personne qui impacte lourdement un engagement commun, nous pouvons inscrire les nombreuses erreurs que nous faisons tous les jours.
Se tromper est normal pour la plupart d'entre nous, nous devons bien le reconnaître. C'est d'ailleurs en reconnaissant ces erreurs quasi-quotidiennes qu'elles n'ont qu'un impact minime sur notre vie. L'erreur n'est pas volontaire et n'engage donc pas le même degré de responsabilité. Elle provient d'un manque d'attention, d'information ou de connaissance.
Quand elle devient consciente, elle requiert réparation et génère de la gêne. Quand je me trompe, je dois refaire, rebrousser chemin, changer de stratégie, de manière de faire, corriger. Il faudrait que l'homme soit parfait "techniquement" pour ne pas se tromper. Grâce à l'erreur, il peut prendre conscience de sa limite "technique" et du besoin nécessaire d'améliorer son niveau de connaissance du réel.
Il faudrait que l'homme soit parfait "moralement" pour ne pas faillir

La faute
La faute, quant à elle, engendre la culpabilité car elle est intentionnelle: elle est un écart par rapport à une loi établie à laquelle je suis soumis.
Que cette loi soit formellement écrite sur le papier ou inscrite dans la conscience, elle existe et fixe les limites entre ce qui est permis et ce qui est interdit. Je suis en faute quand je me conduis volontairement en dehors de ce cadre. Le sentiment de culpabilité est donc proportionnel à la conscience que j'ai de ce qui est bien ou mal.
L'éducation moralisatrice qui évalue l'action a donc tendance à alourdir la gravité de la faute et à développer exagérément le sentiment de culpabilité.
A contrario, l'absence de cadre moral peut faire disparaître le sentiment subjectif de culpabilité, alors que la culpabilité objective demeure. Quand je faillis, je dois me racheter ou être racheté pour me libérer du sentiment de culpabilité. Il faudrait que l'homme soit parfait "moralement" pour ne pas faillir.
Grâce à la faute, il prend conscience de sa fragilité "morale" et tolère plus facilement celle des autres.
Réussir sa vie….
Vouloir "réussir sa vie" est une aspiration naturelle de notre personne, qui se marie avec notre aspiration au bonheur.
Mais c'est trop souvent l'obligation de nous conformer à un modèle que nous avons construit sur la base d'injonctions. "Réussir vraiment sa vie", c'est vivre ce que l'on a envie de vivre, c'est réaliser ses propres ambitions et non celles que les autres ont pour nous. Mais cette vie qui nous appartient comporte nécessairement son lot de bonnes surprises et d'épreuves. Accepter cette réalité nous fait aimer la vie et nous donne la force de combattre. Refuser cette réalité nous durcit et nous épuise.
Prendre la route du succès, c'est accepter de risquer l'échec
.
Il y a échec professionnel quand il y a non-atteinte des objectifs fixés, non-réalisation de nos ambitions. Il y a succès quand il y a reconnaissance de cette atteinte et de cette réalisation. Echec et succès sont donc directement liés à la nature des objectifs et des ambitions. Un objectif irréaliste va conduire à l'échec, un manque d'ambition va empêcher l'expérience du succès. Prendre la route du succès, c'est accepter de risquer l'échec.
Pouvons-nous échapper à cette vision dualiste? Pouvons-nous prendre un autre chemin? Oui.

Réussite et échec sont les deux faces d'une même pièce: tous deux sont des résultats. Ils ne sont donc que les conséquences d'un processus, d'un mode opératoire



Je considère que le tir n’est pas une fin en soi et qu’il serait réducteur de s’arrêter à la seule performance sportive et à la seule pratique technique.

Notre sport doit être avant tout un support et un guide de notre vie, pour la rendre plus agréable grâce à une meilleure connaissance de soi, une meilleure maîtrise de nos émotions, une capacité à vivre les événements avec recul.

C’est dans cette recherche de vie que le tireur, de manière réflexive, progressera également dans le tir au-delà du simple travail d’apprentissage technique (position, lâcher, visée…).

Il ne suffit pas de disposer de la compétence technique pour bien tirer, encore faut-il avoir un état mental permettant d’utiliser ces compétences.

Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 13
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Vivre et Tirer au présent...

LA PLEINE CONSCIENCE,UNE PRESENCE A ACCUEILLIR.
Aout 2014
Revenons au Tir
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.


Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenu mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
.

Pour la plupart d’entre vous, le tir a été mis entre parenthèse durant un à deux mois et l’arrivée du mois de septembre sonne la rentrée…qu’elle soit scolaire, professionnelle ou sportive.

Cette période des mois de juillet-août dédiée aux vacances permet une salutaire prise de recul par rapport au quotidien, favorisée par un rythme de vie différent qui conduit bien souvent à savoir profiter du moment présent en occultant le passé et en ne se préoccupant pas encore de l’avenir, sujet reporté à la rentrée.

C’est aussi et souvent  le moment des grandes résolutions !
Empreint de ce climat de pensée, la rentrée est le moment de se projeter sur la saison à venir, de la programmer, de se fixer des objectifs, de formaliser ses envies pour mieux les cerner et les réaliser.
Un article du journal « Le Monde » datant de 2012 nous propose un livre sur ce sujet :

« Par son écrit qui s’intitule « Méditer, jour après jour », Christophe André nous offre vingt-cinq leçons pour vivre en pleine conscience. Un programme séduisant qu’il a su animer d’une belle manière.
Plus qu’une lecture, Christophe André nous propose en quelque sorte un voyage.
Qui peut refuser de voyager ?

« La pleine conscience consiste à intensifier sa présence à l’instant, à s’immobiliser pour s’en imprégner, au lieu de s’en échapper ou de vouloir le modifier, par l’acte ou la pensée. (…) La pleine conscience, ce n’est donc pas faire le vide, ni produire de la pensée.
C’est  s’arrêter pour prendre contact avec l’expérience, toujours en mouvement, que nous sommes en train de vivre ; et pour observer alors la nature de notre rapport à cette expérience, la nature de notre présence à cet instant » (p.18).

Programme complexe au cœur de nos vies robotisées. Nous, les spécialistes du « faire » sans présence à ce que nous faisons, nous les habitants du passé et du futur si peu soucieux de protéger l’instant présent, comment allons-nous nous approprier cette lecture qui nous propose d’exister autrement, de vivre intensément les expériences que nous nous contentons de traverser ?
En sommes-nous capables ? En éprouvons-nous le désir ?
Les thèmes abordés sont pourtant simples, empreints de cohérence et d’évidence et c’est d’ailleurs peut-être là l’origine de cette douce culpabilité qui se dessine au fil des pages : nous avons abandonné nos intériorités, nous n’entrons plus en nous-mêmes pour de vrai (p.15).
L’envie de ressentir, d’éprouver nous a été dérobée… A moins que nous nous en soyons privés nous-mêmes. Christophe André nous aide à nous souvenir, à regarder ce que nous savons mais ne prenons plus le temps de voir, à éprouver ce que nous refoulons, à accepter, à rester présent au monde.
La recherche scientifique s’est penchée sur la pleine conscience, cette forme de méditation que les sportifs ont tout intérêt à cultiver.
La relation au monde qu’elle induit ne peut laisser les athlètes indifférents dans leur quête de symbiose, de communion avec la tâche qu’ils accomplissent..


Le Tir : Une démarche de vie
La pleine conscience
Mon propos n’est pas de vous demander de lire ce livre mais bien de vous sensibiliser en ce début de saison sur la préparation mentale qui doit accompagner votre préparation physique, technique et tactique.
Je pense que dans le tir on ne peut pas jouer un rôle de comédien dans les moments forts.
On doit être soi et penser dans le tir comme dans sa vie quotidienne car le tireur est seul devant sa cible !
Pour ce faire, développer le concept de la pleine conscience dans sa vie peut, à mon avis, être source de bonheur au quotidien et de performance dans le tir.
Cette démarche peut emprunter différentes voies qui vont de la lecture de livres et d’articles sur ce sujet, à l’apprentissage par la pratique d’exercices qui conduisent à maitriser cette forme de pensée.
Je vous laisse méditer sur ce sujet et de prendre les résolutions que vous jugerez utiles !
Méditer jour après jour
En effet, l’expression de « conscience immergée » est parfois employée pour « décrire cet état très particulier de notre esprit lorsqu’il est intensément absorbé, mais sans production de pensée volontaire, lorsqu’il est juste dans l’expérience » (p.28).

« Etre dans l’expérience » est une clé essentielle pour tout athlète qui souhaite côtoyer l’état idéal de performance
Certains l’ont déjà compris. Jason Lamy-Chappuis fait partie de ceux-là. Accompagné par Emilie Pelosse, psychologue détachée à la Fédération Française de Ski, il s’est approprié cette technique pour une pleine conscience du moment présent (« Contre le stress, Lamy-Chappuis s’inspire du bouddhisme » ; leparisien.fr, 13 Janvier 2012).
Ne faut-il pas voir ici un apprentissage riche de sens pour offrir davantage de chances à nos athlètes de vivre le flow ?

Je  propose donc à votre réflexion le thème de la pleine conscience, une technique permettant d’acquérir une  posture mentale conduisant à être capable de vivre le présent sans être affecté par le passé et par l’avenir.

Dans la vie comme dans le tir, cette posture est une voie pour se libérer du conscient et laisser son subconscient nous guider.

Savoir lâcher prise
En d’autres termes, dans le tir en situation de compétition et d’émotion, être capable de faire…sans se poser la question de savoir comment faire….

Faire simplement les choses, être capable de lâcher prise, savoir tirer sans le contrôle conscient de la technique qui ralentit le processus de décision et de coordination vital pour  notre activité sportive.

Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 14
Técherger au format PDF
 
FAUT IL SOUFFRIR POUR REUSSIR… ???
Septembre  2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.


Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenu mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
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Je vous propose donc ce mois de partager un article du journal Le Monde.
« Aide moi à comprendre pourquoi je souffre et si ça a un sens, je souffrirai ! »
Elle ne s’apparente plus à une rencontre à éviter mais à une rencontre orchestrée, organisée, souhaitée en vue de dépasser ses limites, d’y puiser de la confiance et de faire naître le progrès
Quant au commun des mortels, s’il identifie des raisons valables à la souffrance en vue d’une quête à mener, il s’avère tout à fait capable de se l’imposer (même si ses seuils de tolérance seront différents). Sportif de haut niveau ou pas, pour les êtres humains que nous sommes, la situation pourrait se résumer ainsi : « Aide moi à comprendre pourquoi je souffre et si ça a un sens, je souffrirai ! ».
Accepter la souffrance
Les témoignages suivants le démontrent : Justine Hénin raconte : « Ce dont je me souviens maintenant, c’est du travail fait en décembre. J’en arrivais presque aux larmes.
Mon préparateur physique m’a dit : « Tu te souviendras de ces moment-là quand tu auras le trophée ». C’est vrai » (In Les sportifs de l’année, 2003, p.83).
Ou encore Bouabdellah Tahri : « La vie, c’est ça, un thé au lait après la souffrance de l’entraînement, tout simplement. En Europe, on a oublié le bonheur de ces choses simples parce qu’on est parasité par tout un tas d’activités secondaires. Ici (Kenya), il n’y a que l’essentiel. C’est pour cela que je voulais venir, pas pour la carte postale. Mais pour me retrouver. Revenir à l’essentiel. Dormir, se nourrir, courir, souffrir » (L’Equipe, Vendredi 18 Février 2005, p.9).
Comme le souligne Michel Dufour, l’individu peut apprendre à souffrir. La tâche la plus ardue à mener pour l’encadrement ne sera donc probablement pas de parvenir à cet apprentissage, mais, d’accompagner le jeune sportif afin qu’il perçoive le sens de la douleur au cœur de sa performance. Lorsqu’un individu sait pourquoi il souffre et où cette souffrance le mène, dans les moments les plus difficiles, la douleur a plus de chance de devenir supportable. La souffrance devient désirée en vue des « effets subséquents ».
Tir : Une souffrance mentale
Pour le commun des mortels, la souffrance est une rencontre dont il convient de se préserver. L’inconfort et les douleurs qui l’accompagnent, encouragent le plus grand nombre à s’organiser en vue de l’éviter.
Le sportif, et a fortiori le sportif de haut niveau, ne peut se permettre d’adopter ce type de raisonnement.
C’est même exactement le contraire. Pour lui, la souffrance est une sorte de rendez-vous quotidien, nécessaire et convenu. En effet, c’est par l’intermédiaire de ses rencontres répétées avec cette dernière, que l’athlète s’assure des bénéfices ultérieurs, tant physiques que psychologiques, pour sa performance.
Dans le Sport & Vie n°127, Michel Dufour consacre le « dossier psychologie » du mois à ce thème, sous le titre : « No pain, no gain », en clair : « Pas de souffrance, pas de progrès ».
Au cours de cet article, il nous raconte la relation particulière qui unit sportifs de haut niveau et souffrance et s’interroge sur les dangers potentiels à faire de la douleur « un art de vire » (p.41). Exemples à l’appui, il explique que le dosage est un exercice subtil d’autant que chacun ne part pas à égalité en ce qui concerne les seuils de tolérance à la douleur


Souffrir au quotidien pour progresser
Quand la souffrance a un sens ....
Quand la souffrance n’a plus de sens…
Un des passages rédigé par Michel Dufour a particulièrement retenu notre attention. Il explique : « Le point clé demeure que l’attitude du sportif envers l’inconfort est entraînable et qu’elle varie selon que l’athlète considère le mal d’entraînement comme évitable ou inévitable, choisi ou pas, mérité ou injuste, utile ou inutile.
Lorsque l’athlète comprend et accepte le caractère désagréable de la situation, les chemins de progrès des performances sont moins chaotiques.
Dès lors qu’il perçoit la pénibilité non pas comme un signal d’arrêt mais comme un signal d’entrée dans une zone déstabilisante source de progrès, la probabilité qu’il aille jusqu’au bout de lui-même est plus élevée ».
Tout n’est qu’une question de sens : lorsque la souffrance a un sens, elle n’est plus interprétée de la même manière.
C’est lorsque le sportif ne sait plus (ou pas) pourquoi il souffre que les ennuis commencent, pour lui, pour son encadrement, son club voire sa nation. C’est une des raisons fondamentales pour laquelle il faut toujours s’assurer, dès le plus jeune âge, que l’athlète dessine son propre chemin plutôt que d’en suivre un, imposé par d’autres.
Quand la souffrance n’a plus de sens, qui s’amuse à la côtoyer, à moins de vouloir se faire du mal et/ou d’appeler à l’aide? En début de note, nous parlions de la différence entre le commun des mortels et les sportifs de haut niveau au sujet de la relation à la souffrance. Elle trouve ses racines, vous l’aurez compris, dans la notion de sens. Si la plupart d’entre nous cherchent à éviter la souffrance, c’est qu’elle n’a pas de sens.
A partir du moment où elle en revêt un, l’individu lambda se comporte différemment. Il suffit de regarder le nombre de participants dans des épreuves de marathon pour s’en persuader. Un sportif de haut niveau ne sachant plus pourquoi il s’impose autant de souffrance est en difficulté. C’est ainsi que certains s’arrêtent quelques mois ou mettent un terme à leur carrière.
Cet article tiré d’un blog du journal Le Monde semble se référer particulièrement à la souffrance dans les sports physiques mais elle est à mon avis tout aussi importante dans les sports à dimension essentiellement mentale.
Je m’élève régulièrement contre ces phrases toutes faites des entraîneurs qui envoient leurs tireurs au combat : « Fais toi plaisir ».
Le match est très rarement un plaisir, c’est plus souvent une  souffrance mentale plus ou moins longue, plus ou moins intense mais je ne parle pas de plaisir dans ce combat contre soi, contre ses émotions.
Il faut le savoir, le dire, lui donner un sens pour qu’elle soit acceptée, gérée et non subie.
Le compétiteur doit savoir qu’il va souffrir mentalement dans ce combat, ce ne sera pas du plaisir mais cela lui procurera une satisfaction car il aime combattre dans un environnement émotionnel fort empreint d’adrénaline
Il faut vivre avec cette idée, accepter cette situation pour la dominer, sinon le tireur est pris au dépourvu… on lui avait promis un monde de plaisir et il découvre un monde de souffrance.
Savoir dire la vérité, savoir accepter une situation et non l’éviter, comprendre le sens de la souffrance nécessaire à la performance, c’est adopter une posture mentale de compétiteur et de vainqueur.
Il faut souffrir pour être belle dit-on aux femmes, il faut aussi savoir souffrir à l’entraînement comme en match pour performer !

Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 15
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Clair comme de l'eau vive, ce mode de fonctionnement s'est mis en place dès 1998, quand le Palois est venu la trouver. "Il travaillait dans la perspective des JO de Sydney, il avait décidé avec son coach qu'une approche mentale pourrait l'aider.
Il voulait trouver des réponses à certaines questions, établir des modes de pensée pour avoir l'assurance d'être très fort et, ainsi, pouvoir donner le meilleur. " Le but, en résumé : "être fort dans sa tête pour être fort partout".

Heureusement, dixit la psychologue, Tony Estanguet avait un avantage de taille :

"Il a toujours été excellent et constant dans son approche, même s'il l'a exprimé différemment en prenant de l'âge.

Avec lui, 98 % du travail était fait. Notre collaboration, c'était pour les 2 % restants, ceux qui pouvaient le faire gagner."

Isabelle Inchauspé pourrait s'enorgueillir du résultat. Trois médailles d'or sont arrivées dont la dernière, à Londres, a installé le Béarnais au Panthéon.

"Ça voudrait dire que ses résultats, c'est grâce à moi. Je n'ai aucun souci pour dire que c'est faux. C'est sa vie, pas la mienne.
Si tu te mets à penser autrement, tu perds toute objectivité, tu te perds tout court. Et puis à ce niveau d'excellence, le mental ne compensera jamais une défaillance ou une erreur stratégique." La distance, toujours.
LA RELATION SPORTIF ET COACH/PREPARATEUR MENTAL
 
LA PERFORMANCE APPARTIENT AU SPORTIF
Octobre  2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
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Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenu mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
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Je vous propose donc ce mois de partager un article paru dans "la république des Pyrénées.fr" d'Isabelle Inchauspe, pasy du kayakiste Tony Estanguet ...
Isabelle Inchauspé
Garder de la distance
Isabelle Inchauspé est Docteur en psychologie, psychologue " dans le sport " au CREPS (Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive) de Toulouse depuis 1995. Elle suit les sportifs quels que soient leurs disciplines et leurs niveaux de pratique.
Depuis 1998 elle travaille avec Tony Estanguet.

Isabelle Inchauspé a également prodigué ses conseils à d'autres sportifs de très haut niveau en canoë-kayak, tennis, golf, etc.
Cet article me permet de rebondir sur l’importance du rôle de chaque acteur dans la construction de la performance.
Quelle que soit la composition du staff qui accompagne l’athlète et quelle que soit son effectif (préparateur physique, technique, matériel, mental, coach …) personne ne doit oublier que la performance appartient à celui qui la réalise, c’est-à-dire le sportif.

On peut bien sur  considérer qu’un sportif n’aurait jamais atteint une performance sans l’accompagnement de son staff, c’est certainement souvent vrai mais c’est bien le rôle qui est dévolu au staff, et en l’occurrence au coach ou préparateur mental :
Créer les conditions de la performance.
Mais les conditions peuvent être réunies sans que la performance soit là et c’est donc bien le sportif qui la réalise et à qui elle appartient.
Ces principes sont importants pour le staff et notamment pour le préparateur mental qui ne doit pas se considérer comme le maître d’œuvre ou l’artisan de la performance, ce n’est pas lui l’acteur
et le sportif son outil, c’est lui l’accompagnateur et le sportif l’Acteur
Ces principes sont tout autant important dans leur compréhension et dans leur acceptation par le sportif qui ne doit pas se reposer sur son préparateur mental ou sur son coach, il reste l’acteur et ne doit pas se déresponsabiliser du résultat en rejetant sa contre-performance sur son coach.

Que son coach/préparateur mental ne lui apporte pas ce dont il a besoin est une chose qu’il doit gérer, mais que son coach soit responsable de sa non performance n’est pas acceptable comme mode de pensée.
Ceci est d’autant plus important pour le tireur que, contrairement à ce qu’indique Isabelle Inchauspé concernant Tony Estanguet « Avec lui, 98 % du travail était fait. Notre collaboration, c'était pour les 2 % restants, ceux qui pouvaient le faire gagner », dans le tir de haut niveau 98 % est du domaine du mental et 2% est du domaine technique car quand la technique ne se met pas en place, ce n’est pas que le tireur ne la possède pas mais c’est que ses émotions et ses pensées ne lui permettent pas de l’utiliser.
Le rôle du coach/préparateur mental est donc très important mais pas au point de lui transférer la propriété de la performance et sa capacité de la réaliser.
Cela n’empêche pas bien sur le sportif d’être reconnaissant et respectueux du travail réalisé par son coach et de l’apprécier à sa juste valeur… mais jamais il ne doit oublier :
Le coach crée les conditions de la performance et le tireur réalise la performance…. Aujourd’hui peut-être… ou alors demain !

Jusqu'ici, Isabelle Inchauspé a tenu bon.

Jamais la psy n'a viré groupie.
Pas même avec Tony Estanguet, le champion qui a le plus brillé sur la scène internationale depuis qu'elle travaille avec les sportifs.
"Je n'ai pas d'affect pour lui, je travaille avec lui.
Il ne m'a pas invitée à son mariage, je ne suis pas la marraine de ses gosses.
On se respecte mais Tony, c'est pas mon pote."

Préparateur mental et Gourou…
Et dans le Tir, un sport essentiellement mental …?
Pour Isabelle Inchauspé, la distance est une vertu cardinale.

Pas question de chouchouter le champion, de jouer la corde de la fausse complicité pour mieux déceler ce qui le travaille, là, entre ses deux oreilles.

"J'ai besoin de fixer ce cadre pour être efficace.
Une relation peut être agréable mais il faut que ça reste évident : quand l'athlète gagne, c'est grâce à lui, et s'il perd, c'est sa faute."

Cette ligne de conduite est d'autant plus facile à tenir que, de son propre aveu, "je ne pompe rien à la technique sportive.
Pour être honnête, ça m'emmerde.

Moi, ce qui m'interesse, c'est l'être humain.
Ce qu'il est, comment il vit, ses contraintes.
Le reste, je ne veux pas le savoir."
Tony Estanguet
Ce faisant, Isabelle Inchauspé fait aussi tomber l'image du "gourou" qui vient souvent à l'esprit lorsqu'on parle de psychologie dans le sport.

"Il y a de tout dans le milieu de la préparation mentale. Sans doute parce que c'est moins concret que du travail purement physique.
Heureusement, on repère vite ceux qui ne sont que de passage."

A côté, les "vraies" relations s'inscrivent dans la durée. "C'est comme du travail foncier, si tu te lances là-dedans tu prends le temps qu'il faut.
Avant ton échéance et après, aussi, pour prendre du recul sur ta propre performance et continuer d'avancer, au-delà du sport."

Ce travail, avec Estanguet, a commencé dès son sacre londonien, "autour d'une bière au Club France.
Comme la conversation ne s'arrêtait pas, il est revenu me voir au calme, à Toulouse.

Ce sont toujours de bons moments d'échange, plus profonds. On parle de la vie plus que du résultat.

Avec Tony, on s'était dit que s'il réussirait il serait le roi du pétrole et que dans le cas contraire, il s'en prendrait plein la gueule.
Maintenant pour lui, je ne me fais pas de souci. C'est un beau mec, intelligent, charismatique, il aime le côté public et a atteint un bon niveau de crédibilité.
S'il se débrouille bien..."

A titre d’exemple, et toujours en reprenant Jean Philippe Vaillant, je vais illustrer une application dans le cadre du golf :
Les voies nerveuses rapides et courtes (nécessaires au swing, en tous cas dès la fin du backswing) sont les plus inconscientes et les moins accessibles à la conscience. Penser qu’en compétition (c’est différent à l’entraînement) on va régler un problème moteur par ces consignes visant la conscience est rarement efficace.

Le conscient nous le connaissons bien. C'est lui qui nous dis: "fais ceci, fait cela, t'aurais pas du" etc...
Le rôle du conscient est d'évaluer la situation et de prendre les décisions: choix de club, direction dans laquelle je devrais envoyer la balle, force.

Le conscient, ce serait le coach qui n'aurait qu'une confiance limitée dans les capacités de l'inconscient (l'équipe qui réalise la motricité.).

Le rôle de l'inconscient consiste à:
- exécuter les ordres: il prend ses instructions en provenance du cerveau conscient, et suit ces instructions. En cas d'urgence il est programmé depuis des millions d'années pour agir rapidement de façon autonome (mais pas toujours pertinente).

Au golf c'est lui qui frappe la balle une fois que le conscient a décidé du coup à jouer.
Sur les mouvements rapides et sans possibilité de rétroaction, c'est le conscient qui déclenche mais c'est l'inconscient qui exécute le programme moteur.
La vitesse de l'influx nerveux à supposer qu'il n'y ait pas de synapses est de l'ordre de 50m/s pour de membre inférieur et de 40 m/s pour le membre supérieur.
Le délai synaptique est de l'ordre de 0,5 ms.

Le temps de réaction est de l'ordre de 160 ms pour un stimulus auditif et 190 ms pour un stimulus visuel.
Au total le temps de réaction moyen entre un stimulus visuel et une réaction (appuyer sur un bouton) est de l'ordre de la 1/2 seconde.

Il n’existe donc aucune possibilité d'une quelconque correction consciente du geste entre la fin du backswing et le départ de la balle. Aucune possibilité de correction dans tous les gestes en boucle ouverte où l’intervention des aires de pensée lente serait trop lente pour avoir la moindre action correctrice

Toutefois, avant le lancement du programme moteur, l'inconscient avertit en cas de danger : il envoie un message du style: « quelque chose ne va pas ».
Pour Fradin ce serait la cause du stress ou de trac. Et parfois, il prend la main, souvent de façon peu pertinente.

Au conscient:
- le choix de l'endroit où doit pitcher la balle. Pour le put le choix de l'endroit où la balle devrait s'arrêter s’il n'y avait pas de pente.
- le choix du club
- la routine: grip, alignement, écartement de la balle, positionnement avant ou arrière (pied droit ou gauche) par rapport à la balle.
- pensée clef pour le swing d'essai
- respect swing d'essai: imagerie, balle imaginaire, cible, swing complet
- déclenchement du swing d'essai en pensant procédures (lent au début, tourner à fond, sortir à l'extérieur)
- décision de déclencher l'imagerie
- choix de l'image clef
- décision de déclencher le swing

A l'inconscient:
la conduite du swing lui-même est donc sans contrôle du système 2.
Voici pour la motricité, voilà ce qui n’est pas dit dans le bouquin de Kahneman, mais les prolongements que j’en ai tiré peut-être abusivement.

De quoi s’agit-il ?
La motricité, je veux dire la motricité de haut niveau, est bien antérieure à l’apparition de la conscience humaine.

Il suffit de voir l’attaque d’un félin sur une proie pour en être persuadé.
Pour faire simple, sans doute trop simple, l’évolution a généré dans le cerveau humain deux systèmes de pensée ou plus exactement de traitement cognitifs qui interagissent et cohabitent parfois difficilement.

Le système de pensée 1 utilise les voies rapides du cerveau. Il est toujours mobilisé lorsque la pression temporelle est importante. Un bon exemple est donné dans la colère, mais pas uniquement : il conduit une grande partie de notre vie.

« Pensée lente-pensée rapide »
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 16
Técherger au format PDF
 
Entre Conscient et SUBCONSCiENT ou INCONSCIENT
Novembre  2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.

Cette News Letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenu mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.
Je vous propose donc ce mois de partager une analyse du livre de Daniel Kahneman "Thinking fast and slow"...réalisée par Jean-Emile MAZER, qui avait été à l'origine du site ISP (publications de l’INSEP sur la performance).
Deux systèmes de pensée en nous
Le système de pensée 1
Nous avons deux systèmes de pensée qui se relaient, se complètent et provoquent aussi nos erreurs de jugement.
Daniel Kahneman, père de l’économie comportementale, livre dans son ouvrage le résultat de trente ans de réflexions et d’expériences.

Mais pour les entraîneurs, les professeurs d’EPS, les sportifs de haut niveau, en un mot pour les professionnels de la motricité humaine, l’approche du prix Nobel Kahneman a des applications que vous ne trouverez pas directement dans son ouvrage et j’avais envie de vous faire partager ces réflexions.

Je vous propose de reprendre le texte du golf et de le transposer au tir :
Les voies nerveuses rapides et courtes (nécessaires au lâcher, en tous cas dès la fin de celui-ci dans la zone de décrochage) sont les plus inconscientes et les moins accessibles à la conscience.
Penser qu’en compétition (c’est différent à l’entraînement) on va régler un problème d’action par ces consignes visant la conscience est rarement efficace.

Le conscient nous le connaissons bien. C'est lui qui nous dis: "fais ceci, fait cela, t'aurais pas du" etc...
Le rôle du conscient est d'évaluer la situation et de prendre les décisions: choix de la consigne, visée…

Le conscient, ce serait le coach qui n'aurait qu'une confiance limitée dans les capacités de l'inconscient (l'équipe qui réalise l’action.).

Le rôle de l'inconscient consiste à:
- exécuter les ordres: il prend ses instructions en provenance du cerveau conscient, et suit ces instructions. En cas d'urgence il est programmé depuis des millions d'années pour agir rapidement de façon autonome (mais pas toujours pertinente).
Au tir c'est lui qui franchit la zone de décrochage que le conscient a décidé d’engager.
Au total le temps de réaction moyen entre un stimulus visuel (l’image de la visée) et une réaction (appuyer sur la détente) est de l'ordre de la 1/2 seconde.

Il n’existe donc aucune possibilité d'une quelconque correction consciente du geste entre la fin du lâcher (décrochage) et le départ du coup. Aucune possibilité de correction dans tous les gestes en boucle ouverte où l’intervention des aires de pensée lente serait trop lente pour avoir la moindre action correctrice

Toutefois, avant le lancement du programme moteur, l'inconscient avertit en cas de danger : il envoie un message du style: « quelque chose ne va pas ».
Pour Fradin ce serait la cause du stress ou de trac. Et parfois, il prend la main, souvent de façon peu pertinente.
Cette analyse est à rapprocher de la conception du cerveau droit et du cerveau gauche : Le cerveau est composé de deux hémisphères ayant chacun des fonctions et notamment :
Le cerveau droit est le siège des émotions et de l’inconscient et le gauche celui de la logique, de l’organisation cartésienne
Le tireur doit faire fonctionner son cerveau droit pour lâcher prise sinon il reste, avec son cerveau gauche, dans le contrôle.
Cela rejoint, en d’autres termes, la conception de chacun pour le tir : Un sport technique où la technique répond à tout, ou un sport mental où la créativité, le jeu, l’intuition et l’adresse font la différence……. Vous connaissez ma conception  et mes méthodes d’entraînement et d’accompagnement sur ce sujet.
Le mois prochain, je continuerai l’analogie entre tir et golf avec le support de ce texte afin de développer la question de la conscience et de la subconscience dans le tir.
Le système 2 est plus conscient, beaucoup plus lent aussi. Il peut être mobilisé (mais ne l’est pas toujours) lorsque la pression temporelle n’est pas trop importante : décision sur les hauteurs à tenter en saut en hauteur ou à la perche, choix d’un club au golf, choix et travail sur le matériel dans les sports à matériel, choix d’une stratégie ou d’un type d’attaque défense en sports collectif, utilisation du code de pointage ou du règlement, des statistiques etc…
L’Inconscient
Et dans le Tir, un sport parfaitement comparable sur le plan  mental …?
Le système de pensée 2
Interactions des systèmes de pensée
Le système 2 surveille le système 1 et il interfère parfois de façon positive mais pas toujours, loin s’en faut.

Certains auteurs comme Jean Philippe Vaillant considèrent que le système 1 est inconscient et que le système 2 est conscient.
A mon avis ce n’est pas aussi simple : il existe de multiples interconnexions dans le cerveau, même si, toujours à mon avis, la computation et les calculs cognitifs sont à plus de 90% inconscients, le conscient lui servant à :
· Dire « stop » si quelque chose ne va vraiment pas.
· Se raconter des histoires et raconter aux autres des fables sur les motifs et la rationalité de nos décisions.

L’exemple du golf : Entre conscient et inconscient….
Attention : l’inconscient dont il est question n’est pas celui de Freud.
L’inconscient dont il est question n’est pas celui du « déjà tout petit j’avais de désirs pour ma mère ou mon père».
L’inconscient dont il question est celui des programmes moteurs, des calculs inconscients d’anticipation coïncidence. Celui qui vous permet de rattraper une balle, celui qui vous permet de conduire 500 km en discutant avec une autre personne ou en pensant à autre chose.

L'inconscient ne comprend pas; il sent.

L'inconscient ne comprend pas la négation.
L'inconscient qui va exécuter le programme moteur est incapable de traiter une injonction du type: " il ne faut pas que je mette la balle dans le bunker".
L'inconscient ne comprend pas les nuances et encore moins la confusion: " ce serait bien que j'attaque le drapeau mais le vent pousse à gauche et dans le même temps il faut absolument que je dépasse le bunker ". L'inconscient comprend la phrase: « il faut que je
mette la balle là ».
L'inconscient ne comprend pas qu'on lui dise: "tu joues bien ; continue comme ça mais en prenant moins de risques".
L'inconscient aime que l'on soit clair et éventuellement con.
L'inconscient est monolithique. L'inconscient ne comprend pas les nuances.

L'inconscient aime agir dans le présent : il aime être ici et maintenant. Il n'aime pas les pensées du style. : "si je fais boguey alors je serai à un en dessous de mon handicap et je descendrai de 0,1 donc je passerai 18". A chaque fois que nos pensées sont centrées sur autre chose que sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre un objectif.
Un "anyway" caractéristique : " ne t'inquiète pas, ça va aller".

L'inconscient est susceptible. Il ne faut pas le traiter de con, de buse, de crétin ou de chèvre.

L'inconscient préfère qu'on lui dise : "s'il te plait, j'aimerais bien que tu envoies la balle sur le green. "

L'inconscient fait ce qu'on imagine, pas ce qu'on lui dit de faire. S’il y a conflit entre volonté et imaginaire, c'est généralement l'imaginaire qui l'emporte.

En cas de perception d'un danger, l'inconscient a tendance à revenir à ce qu'il fait de mieux : rapide et archaïque :

·Fuite (je retiens mon coup et je mets la balle dans le bunker),
· Attaque ( je frappe la balle fort; kill THE ball instead of getting threw the ball).

L'inconscient aime qu'on le laisse faire seul. Il n'aime pas les interférences conscientes (fais-le mais comme ça) ou inconscientes (une voiture qui passe, un partenaire dans le champ de vision).

Pour obtenir du contrôle, il faut oublier le contrôle qui est du domaine de l'inconscient : pression temporelle forte et possibilités de rétroaction faibles.
Par exemple, ce n'est pas en serrant son grip à mort que l'on contrôle le mieux la trajectoire de la balle.
Avant un coup, si l’inconscient envoie un signal : " pas OK", il faut l'écouter et tout reprendre : choix du coup, puis routine.

Vous ne pouvez pas vous engager dans la balle avec votre corps si, par peur de rater, vous êtes déjà en train de fuir dans l'autre sens.

L’ancrage consiste à associer les états mentaux et les routines qui ont précédé les bons coups.

Jouer dans la zone, cela consiste à adapter ses ambitions à ses ressources réelles et non à ses ressources imaginaires ou liées à la chance.

Qu'est-ce que je confie au conscient, qu'est-ce que je confie à l'inconscient ?
Donc :
- se fixer des objectifs qui tiennent la route: ni surévaluation ni sous-évaluation.
Pas de coup extraordinaire pour tenter de rattraper une mauvaise mise en jeu.
Ne pas forcer pour aller encore plus loin avec ce club.
S'y tenir.


2ème participation du collectif «  MENTAL OBJECTIF PERF » au RIAC …
Premier match pour tout le monde, baptême du feu pour certains, émotion pour toutes et tous … même les plus aguerris car c’est un match international de début de saison.
Céline et Marina remportent nos premières médailles, en argent !

L’équipe Dame Pistolet (Céline, Sandrine et Aurore) remporte la médaille d’or et l’équipe Sénior (Sebastien, Lionel et Laurent) la médaille d’argent.
Técherger au format PDF
 
UNE NOUVELLE AVENTURE : LE RIAC 2014
DECEMBRE 2014
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.

Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.

Une fois n’est pas coutume, mais comme l’an dernier à cette époque, cette NL n’a pas pour vocation à vous faire réfléchir mais à vous faire partager le déplacement au Luxembourg qu’une partie du collectif de Mental Objectif Perf avait décidé d’effectuer avec moi.
Une première ou une nouvelle  expérience internationale pour la plupart, l’occasion de vivre une aventure collective pour tous car ce n’est pas moins de 18 personnes dont 12 tireurs qui ont fait le déplacement
LE RIAC 2014
L’équipe du MOP
Une équipe Pistolet Senior et une équipe Pistolet  Dame, 12 tireurs venus  de différentes régions :

Nolwenn Paimblanc (Ile de France), Sébastien Blanchouin (Ile de France) Lionel Geisen (Champagne Ardenne),
Laurent Spychiger (Centre), Evelyne Schammel (Picardie), Aurore Filossi (Auvergne), François Peccave (Normandie), Jean Marie Polveche (Nord Pas de Calais), Marina Fifis (Picardie), François Maggi (Picardie), Céline et  Sandrine Goberville (Picardie).

J’avais avec moi Gehrard Amann chargé du reportage photo  que vous pourrez découvrir sur :

http://www.photostir.fr/RIAC2014.html
Un regard sur cette expérience
Vendredi 12 décembre
Mercredi 10 décembre
Journée du voyage avec regroupement de tireurs et 7 voitures.
L'arrivée au Luxembourg se fait sous la pluie et on ne verra pas le soleil pendant 3 jours !
Rendez-vous au  stand  pour le  contrôle des armes et l’entraînement.

Jeudi 11 décembre
7 Tireurs ont accédé aux finales :
Céline : 3 finales, une Médaille d’or et d’argent avec de beaux matches de qualification : 388/388/384
Marina : Cadette surclassée, pour sa première sortie internationale elle tire 2 finales et remporte 2 médailles d’argent.
François : Pour sa première sortie internationale en junior, il tire 3 finales et remporte une médaille de bronze.
Sébastien : Un habitué des matches internationaux, de bons matches de qualification avec 578,574 et 576 et  3 fois l’accès aux finales.
Sandrine a tiré 3 finales aussi mais n’a pas pu accrocher le podium cette année car le niveau était relevé avec la présence de Castelao Joana (Portugaise) et de sa sœur Céline
Evelyne tire une finale et se classe 7ème.
Nolwenn : Une carabinière junior habituée aux matches  internationaux carabine et arbalète, réalise de bons matches de qualification (3 fois l’accès aux finales : 8ème, 6ème et 4ème).
Lionel, Jean Marie, Laurent, Aurore et François Maggi auront, combattu autant contre eux-mêmes que contre leurs concurrents, plus aguerris qu’eux et c’est bien  là l’essence même du tir :
Un combat permanent contre soi pour apprendre à mieux se connaître, à mieux gérer ses émotions, à mieux se maîtriser.
Les moments parfois courts (mais forts !) sur le plan émotionnel vécus en finale seront une prise d’expérience importante pour les prochains matches.
Tous et Toutes, habitués ou non aux matches internationaux, auront vécu une expérience enrichissante dans sa découverte du tir et de sa gestion mentale… il ne suffit pas de vouloir ou de  décider de faire quelque chose pour réussir à le faire… On peut décider d’appuyer en continuité et finalement ne pas appuyer du tout ! Vouloir faire et Oser  faire est  un combat permanent du tireur.
Cette sortie du collectif MOP n’avait d’autres prétentions que de vivre une aventure collective et prendre de l’expérience dans un contexte international.
Objectif atteint au point que l’expérience va continuer au Grand Prix de France  et que le collectif a décidé de porter une le logo du MOP !
Cette compétition internationale se déroule chaque année à Luxembourg dans le centre national du tir à l’arc et est organisée par la FLTAS (Fédération Luxembourgeoise du Tir aux Armes Sportives).

Une cinquantaine de cibles électroniques sont installées pendant 4 jours afin d’accueillir les tireurs venus de différents pays et régions.

Le  RIAC se tire à la carabine et au pistolet 10m, 4 catégories (Senior, Dame, Junior Fille et Junior Garçon) et comporte 3 matches distincts  avec finale olympique, dont l’IBIS CUP, sponsorisée par le groupe ACCOR.

Deuxième match pour  l'équipe du MOP. L’émotion est encore là mais plus gérable car le match de la veille sert d’expérience.
Céline remporte la finale et François Peccave la médaille de bronze au pistolet junior.

Samedi 13 décembre
Troisième match pour  l'équipe du MOP qui est également l'IBIS CUP .Match difficile pour tout le monde car la dépense mentale a été forte depuis 3 jours !
C’est Marina qui nous offre la dernière médaille du MOP, en argent !
Céline et Nolwenn terminent au pied du podium et Sandrine 5ème.

LAURENT SPYCHIGER SEBASTIEN BLANCHOUIN                                               LIONEL GEISEN
SANDRINE GOBERVILLE                                          AURORE FILOSSI EVELYNE SCHAMMEL
CELINE GOBERVILLE                                             MARINA FIFIS     FRANCOIS PECCAVE
JEAN MARIE POLVECHE                                             FRANCOIS MAGGI NOLWENN PAIMBLANC
     
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 17
News Letter 2014