LAURENT SPYCHIGER

KEVIN CHAPON                                                 

LIONEL GEISEN

SANDRINE GOBERVILLE

LISE AURORE FILLOSSI

EVELYNE SCHAMMEL
Mental-Objectif-Perf.
Mental-Objectif-Perf.

Penser le Tir sportif autrement…..
Daniel GOBERVILLE  
News Letter
Daniel GOBERVILLE  5, rue du Colombier  60660 Cires les Mello  France  Téléphone : +33 6 08 17 06 74  informations@mental-objectif-perf.com
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Penser le Tir sportif autrement…..
Apprendre à  gérer ses émotions, sa motivation et ses objectifs…
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News Letter N°1
MAI 2013
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A LA RECHERCHE DU PLAISIR... : « Qui fait la gueule ne vainc pas ! »

Chaque mois, Mental-Objectif -perf tentera de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à la recherche de la performance.
Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre de notre recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.
Pour cette première News letter, je vous propose un texte de Yann Cucherat, (gymnaste, médaillé européen et mondial spécialités : barre fixe et barres parallèles) sur le plaisir et ses bienfaits dans la pratique du sport de haut niveau.
Le plaisir

Qui fait la gueule ne vainc pas !

On ne soupçonne pas à quel point le sourire et la bonne humeur sont essentiels à la réussite sportive. Le sportif qui ne rayonne pas d'une joie
contagieuse d'être ce qu'il est, là où il est, connaît rarement la consécration à laquelle il aspire.
L'enjeu, parfois, nous fait oublier la chance que nous avons d'être acteurs d'évènements aussi prestigieux qu'un championnat d'Europe ou du Monde, sans parler des Jeux Olympiques.
La victoire, bien évidemment, a un prix, mais ce prix ne saurait inclure la perte du plaisir simple d'être invité à concourir.
Nous devons prendre à la lettre la formule fameuse attribuée à Pierre de Coubertin, « l'important n'est pas de vaincre mais de participer».
Je n’ai jamais été performant lorsque l'obsession du résultat me faisait négliger le bonheur d'être au grand rendez-vous des pointures de la gym mondiale.
Mon ami Sébastien Tayac, champion des années 90, a bien raison de dire  « qu’il faut prendre du plaisir pour être performant et ne pas attendre d’être performant pour prendre du plaisir ».

Cela est vrai, pour le champion comme pour le débutant ! Magique n'est-ce pas ? Alors ne boudez pas votre plaisir et sachez qu'il peut se nicher là où on l'attendrait le moins.

Les chinois, par exemple, ont trouvé le moyen de transformer en pur bonheur le travail de l'appui tendu renversé, qui nous paraît si fastidieux et que nous n'effectuons jamais de gaîté de cœur. Il faut voir avec quelle gourmandise ils accueillent ce moment où, pour une heure entière, tête en bas, pieds au mur, loisir leur sera laissé de feuilleter leurs revues favorites.
Ces chinois sont fous ! Oui, mais ils nous ramènent à l'essentiel, que nous enseignait naguère la chanson des gars du Piémont : «sens dessus dessous et sens devant derrière » il n'y jamais de mal à se faire du bien !
Autre exemple tout aussi remarquable, l'acrobatie. Un concentré d'extrêmes difficultés techniques à effectuer en une fraction de seconde...avec le sourire ! Et le sourire est bien là, rarement de composition, même en cas d'échec !
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 2
Juin 2013
Penser et concevoir sa posture physique et mentale pour avoir un sentiment de facilité.
LA CONFIANCE
COMMENT LES GRANDS SPORTIFS ARRIVENT A RALENTIR LE TEMPS
Des chercheurs ont démontré que le passage du temps pouvait paraître plus lent lors de la préparation d'un geste.

Tout ralentit, la balle paraît plus grosse et vous avez l'impression d'avoir plus de temps pour taper", expliquait John McEnroe à propos de ses meilleurs coups.

Le témoignage du tennisman américain n'est peut-être pas une forfanterie de plus de sa part, d'après des chercheurs travaillant à l'University College de Londres qui ont trouvé que la perception que l'on avait de l'écoulement du temps pouvait être modifiée lors de la phase de préparation d'un geste.

Un phénomène qui pourrait être amplifié chez certains sportifs de très haut niveau.

Ce n'est pas John McEnroe, mais Tetsuharu Kawakami, un des plus grands joueurs de baseball japonais de tous les temps, qui a donné au spécialiste des neurosciences Nobuhiro Hagura l'idée de travailler sur ce sujet.

Ce joueur d'exception disait en effet qu'il avait parfois l'impression que la balle s'arrêtait juste avant qu'il ne la frappe. «J'ai voulu vérifier si ce genre de propos qui paraissent simplement anecdotiques pouvaient avoir un fond de vérité scientifique, explique le chercheur japonais.

Des recherches s'étaient déjà intéressées à la perception du temps pendant une action, ou après l'action, mais jamais pendant la phase de préparation, et c'est ce sur quoi nous avons travaillé.»


LIEN ENTRE CIRCUITS MOTEURS ET VISUELS

L'hypothèse des chercheurs est que pendant la phase de préparation d'un geste, l'activité visuelle du cerveau s'accélère, augmentant la quantité d'informations perçues, ce qui entraîne la perception que le temps s'écoule plus lentement.

"C'est un phénomène que l'on connaît bien chez les sprinteurs, qui ont souvent l'impression de courir au ralenti sur un 100 m", explique Pierre-Jean Vazel, entraîneur de Christine Arron et spécialiste de la biomécanique de la course.

«Ce qui peut se passer chez meilleurs sportifs par rapport à vous ou moi, c'est qu'ils ont soit une meilleure connexion entre leurs circuits moteurs et leurs circuits visuels, soit leurs processus cérébraux impliqués dans la perception sont plus efficaces,» avance Nobuhiro Hagura.
Tromper son cerveau pour être meilleur au golf

Des chercheurs américains en sciences cognitives ont découvert un étrange effet de perception qui peut être utile au golf. Il suffit d'imaginer que le trou sur le green est plus large qu'il ne l'est vraiment pour améliorer de 10 % les chances de faire entrer la balle dans le trou.

Les golfeurs le savent bien: c'est au petit jeu que se fait la différence!
L'étude publiée dans Psychological Science risque donc d'intéresser plus d'un acharné du green.

Elle montre en effet que l'on peut améliorer son putting par le simple jeu de l'imagination.

«Les joueurs améliorent leurs putts quand ils ont l'illusion que le trou est plus large» explique Jessica K. Witt, auteur de cette étude et chercheuse en sciences cognitives à l'université Purdue (États-Unis).

Ils amélioreraient leur chance de 10 %.

Selon les scientifiques, la seule idée que le trou est plus grand rend le joueur plus confiant dans ses capacités. «Suivant la perception que des joueurs ont de leur environnement, nous savons que cela influe sur leur façon de jouer.

Cela vaut pour le basket ou pour le handball, et maintenant nous nous rendons compte que d'imaginer un objectif plus grand qu'il n'est conduit aussi à une amélioration de la performance», précise encore la scientifique.

De précédentes études ont déjà montré que les joueuses de softball (version féminine du base ball) qui renvoyaient le mieux la balle la voyaient plus grosse qu'elle n'est.

Il en irait de même pour des joueurs de foot qui marqueraient plus de buts par le seul fait qu'ils imaginent les cages plus grandes qu'elles ne sont.

Pour réaliser l'expérience, les scientifiques ont fait putter 36 joueurs sur des trous en apparence de taille différente grâce à des projections lumineuses circulaires plus ou moins grandes.

En donnant l'illusion que le trou était relativement plus grand, les petits cercles de lumière ont permis aux golfeurs une meilleure réussite.



ET LE TIR DANS TOUT CELA ?

Ces deux analyses sont complétement transposables au tir, mais je n’utiliserais pas le terme de « tromper son cerveau pour être meilleur », mais de  « manière de penser pour accroître le sentiment de facilité » et donc la confiance à faire les choses, voire à oser aller au bout de l’action de tir.
Le sentiment de facilité est l’inverse du sentiment de difficulté, ce n’est qu’une manière de concevoir la réussite ou l’échec possible de l’action engagée.
C’est donc une notion relative qui est engendrée par différents facteurs renseignant le cerveau et notamment ce qu’il enregistre de la vision.
L’objectif est d’obtenir un sentiment de proximité et un sentiment de grosseur de la cible et du 10.
Je dois m’entraîner à sentir que la cible, mon arme et moi ne faisons qu’un ensemble dans un périmètre de proximité.



Si je crée en moi le sentiment que la cible est proche, que le 10 est gros, j'ai peu de chance de le manquer et j'ose engager mon action et la continuer jusqu'au bout.
Au contraire, si je sens ma cible loin de moi (et donc difficile à toucher), si je sens mon arme ne faisant pas corps avec moi (et donc difficile à guider et à tenir), j'éprouve un sentiment de difficulté dans ce jeu d'adresse qu'est le tir.
Quoi de plus facile que de toucher le cochonnet avec une boule de pétanque quand celui-ci est à 50cm de moi…… alors que lorsqu'il est à 10m…..
Le tir est un jeu d'adresse quand on en maîtrise la technique et il sera d'autant plus facile de toucher le 10 que l'on aura le sentiment qu'il est proche et que l'on guide son arme à la demande.
Quand on maîtrise les gestes et la technique d'une activité (sportive, professionnelle, artistique…), la pensée qui induit la confiance permet une plus grande facilité de réalisation car rien n'est plus sclérosant pour l'esprit et pour le geste que le manque de confiance en soi, l'hésitation, le doute….
Oser faire les choses passe aussi et surtout par une manière de penser et donc par une … préparation mentale  associée à un mode d'entraînement.


La Confiance ne se décrète pas…..

La confiance en soi est une conquête permanente sur l’imprévisible de la vie .Elle n’est pas acquise une fois pour toutes, mais doit se ressourcer, se reconstruire, se confirmer et s’embellir chaque jour, pour pouvoir faire face à la fois à la mouvance de la vie et à l’irruption de l’inacceptable. Bien sûr, il faut à la confiance quelques ancrages solides.
(Jacques Salomé est psychosociologue Il est notamment l'auteur de  Le courage d'être soi et de Vivre avec les autres)



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Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 3
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LA  GESTION DE LA CONTRE-PERFORMANCE
Comme chaque mois, Mental-Objectif -perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à la recherche de la performance.

Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre de notre recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions

Je vous propose donc un texte du Kayakiste Boris NEVEU  sur la gestion d'une contre-performance...

Comment se remobiliser, se remotiver…

Nous l’avons tous connu à un moment ou à un autre et nous avons tous dû y faire face dans notre carrière et apprendre à la gérer : « la contre -performance ».
Cette contre-performance peut être définie comme un échec, une défaite ou tout simplement lorsque les objectifs fixés n’ont pas été atteints.

C’est un passage douloureux et délicat à appréhender pour le sportif et l’entraîneur mais je considère que ce passage peut aussi s’avérer comme source de réussite future.

En effet, je il me semble que l’échec fait partie de la carrière d’un sportif de haut niveau, qu’il faut s’en servir, s’appuyer dessus pour aller plus loin, progresser encore et rebondir toujours plus haut.

La fameuse citation de Nietzche prend alors tout son sens : « ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ». Une contre-performance doit nous permettre d’être encore meilleur, c’est à dire qu’elle doit même servir de base pour la suite et repartir de plus belle.

Comme tant d’autres j’ai moi aussi connu de grosses déceptions sportives ; non sélection en équipe de France, 9ème place aux championnats du Monde 2011…
Avec mon expérience, je vais donc tenter de définir les principaux éléments qui m’ont permis de me remobiliser et de me remotiver pour les échéances suivantes.

Je pense qu’il est tout d’abord important de signaler qu’il ne s’agit ici que de mon vécu et de mon ressenti et que chacun interprète différemment et réagit de façons diverses à une contre-performance. De fait, chaque athlète aura besoin d’une réponse différente, totalement individuelle.

La première chose qui me paraît importante est tout d’abord de se laisser du temps pour revenir sur les causes de l’échec.

Juillet 2013
En kayak slalom, les grandes échéances sont généralement très espacées (sélections avril/championnats d’Europe juillet/ championnats du Monde septembre) ce qui nous permet de ne pas se précipiter et de ne pas prendre de décision à chaud dans le feu de l’action.

Prendre du temps est la garantie d’être plus au calme, sans énervement ou frustration de la compétition, d’avoir plus de recul et donc de se poser les bonnes questions.

Si la contre-performance est arrivée en fin de saison, c’est l’occasion pour moi de couper complètement pendant 3 ou 4 semaines, vacances, amis, familles … C’est aussi un moyen efficace pour revenir par la suite avec encore plus d’envie et de motivation.

Ensuite, il faut se remettre en question, analyser ses erreurs et comprendre ce qui n’a pas fonctionné.
Pour cela je n’hésite pas à m’appuyer sur les différentes personnes qui ont un rôle dans ma préparation.
L’entraîneur bien sûr (rôle primordial), mais aussi partenaires d’entraînement, kinésithérapeutes …

L’utilisation de la vidéo est ici un atout essentiel afin de revoir ce qui n’a pas marché, quelles ont été mes erreurs, est-ce un problème matériel, physique, technique….nous décortiquons tout en utilisant le double écran et le chronomètre.

Cela nous permet d’avoir un repère objectif et d’orienter notre remise en question.
Ce bilan permet d’établir des repères objectifs, d’orienter notre remise en question, et m’apporte aussi énormément dans la remobilisation pour l’échéance future.

Des pistes de travail sont alors mises en avant, avec des objectifs ciblés ce qui est alors remotivant : on sait ce qui n’a pas été et on pense savoir ce qu’il faut améliorer.

Je pense qu’il faut ici faire attention à ne pas tout remettre en question, il y a forcément des choses qui ont été positives et il ne faut pas les occulter.

Il faut peut-être même les remettre en avant dans un second temps pour ne pas que la confiance en soi ne diminue trop.

Me concernant, je pense que la remise en question est le cœur du problème dans la gestion d’un échec.
C’est ici que la suite de la saison se joue, il faut savoir repérer ce qui n’a pas fonctionné, trouver des pistes de travail, redéfinir des objectifs précis à plus ou moins long terme.

Ces nouvelles bases me permettent de me remobiliser et me remotiver.

Enfin, je crois que pour ne jamais tomber de trop haut, il ne faut pas oublier que la contre-performance est toujours possible.
Même lorsque je me sens bien, que je suis en forme, que j’ai de bonnes sensations, j’ai toujours dans un coin de ma tête que l’échec peut venir.

Il ne s’agit absolument pas de chercher à l’anticiper mais juste d’y penser pour ne pas que la claque soit trop grosse…

Chaque échec est différent, l’impact n’est pas toujours le même, tout comme chaque athlète est unique ce qui implique une individualisation de la gestion de la contre-performance.

Dans tous les cas je crois qu’elle doit être considérée comme une alarme nous permettant un retour à la réalité faisant émerger des erreurs, alarme qui peut s’avérer bénéfique sur le long terme.

C’est en quelque sorte « reculer pour mieux sauter »…

Et le tir dans tout cela ?

Ce constat et cette analyse faits par un kayakiste de haut niveau trouve tout son sens également pour nous tireurs, quel que soit notre niveau.

La contre-performance, ou du moins l’insatisfaction de ne pas avoir réalisé le score attendu  est le lot commun de notre sport.

C’est pour cela qu’il est important de se définir des objectifs pour chaque compétition et de juger par rapport  à ceux-ci.
Je reviendrai en début de saison sur cette notion d’objectif de compétition que je distingue toujours des envies et des objectifs de travail d’une saison.

Ces objectifs doivent être comportementaux car nous ne pouvons avoir de maîtrise que sur notre comportement, le résultat (score) n’est que la conséquence de notre comportement et le classement (médaille, finale…) dépend aussi des autres.
On peut bien sûr aussi  être déçu par son comportement sur une saison et il faut en tirer les enseignements en termes de préparation de la saison suivante, sans oublier que la performance ne se décide ni ne se programme… elle vient quand un certain nombre de facteurs sont réunis… ou ne vient pas !

Il faut savoir vivre le tir avec cela !
 
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 4
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L'IMPORTANCE DE SE PREPARER A L'ACTION DE  TIR… " AVANT DE SE JETER A L'EAU " !                                                          


La préparation de l'action
Septembre 2013
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.
Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre de notre recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.

Je vous propose donc un texte de la plongeuse internationale Audrey Labeau  sur le plongeon. Les thèmes abordés, les routines, les évocations mentales, les croyances.... sont transversaux à beaucoup de sports....? dont le nôtre.
Il suffit d’observer des plongeurs pour s’apercevoir de la place importante des croyances, des rituels, des superstitions et routines pendant la phase de préparation à l’action que ce soit en compétition ou à l’entraînement. Ce n’est pas uniquement le cas du plongeon, dans tous les sports, pratiqués à haut niveau et avec pour objectif la réalisation de performance, il n’est pas rare d’observer des gestes, des comportements identiques et répétés à certains moments particuliers.
Nous allons montrer, à travers cet article, les raisons pour lesquelles la préparation à l’action est essentielle en plongeon puis nous identifierons les différents comportements observables et leurs objectifs.
En plongeon, la réussite ou non du saut se joue essentiellement au moment du départ, c'est-à-dire à l’instant où le plongeur quitte le tremplin ou la plateforme. Un départ un peu penché en avant ou en arrière peut complètement changer la finalité du plongeon c'est-à-dire la qualité de l’entrée à l’eau… La mise en action est déterminante pour réussir un saut et faire un trou à l’entrée dans l’eau (le plongeur fait un trou lorsqu’il arrive dans l’eau sans éclaboussure). La prise de risque est omniprésente, la difficulté et la complexité des sauts à réaliser nécessitent une concentration extrême à chaque passage.
Un pied mal placé, une main qui glisse sur la jambe, un changement de position de la tête au départ ou dans les airs peuvent complètement modifier le pattern de mouvement initial, le plongeur n’a alors plus aucun repère et l’impact à l’entrée dans l’eau n’est plus du tout maîtrisé. Cet impact non maitrisé peut être très douloureux, notamment à 10 mètres où le plongeur arrive à une vitesse de 60km/h dans l’eau.
L’importance du départ, la prise de risque, les difficultés à réaliser, les instabilités propres à la discipline et les conséquences directes qu’elles engendrent font émerger l’essentialité de la préparation à l’action en plongeon.
Le plongeur doit se mettre dans les meilleures conditions physiques, techniques et psychologiques possibles pour être efficace à l’instant même où il se met en position prêt à s’élancer.
Les plongeurs ressentent le besoin de s’approprier des routines de préparation à l’action durant les entraînements et les compétitions.
Ce sont des aides non négligeables pour se mettre en confiance, se rassurer, diminuer la notion d’incertitude, le stress et optimiser ses chances de réussir le plongeon.

L’observation des plongeurs permet de dégager différentes attitudes lors de la phase préparatoire à la réalisation d’un saut. Celles émanant des routines techniques, des évocations mentales des gestes et des rituels. Nous allons donc par la suite revenir sur chacune d’entre elles.
Les routines techniques préparant à l’action
Chaque plongeon peut être réalisé par étapes. On part d’un geste simple n’intégrant qu’une partie du plongeon
final pour progressivement se rapprocher du plongeon à réaliser. On appelle cela la méthode analytique. Par exemple, avant la réalisation d’un double salto et demi arrière carpé à 10 mètres, le plongeur effectue des entrées à l’eau en arrière en position carpée, des plongeons arrière en position carpée, des salto et demi arrière en position carpée et des doubles saltos arrière en position carpée à 5 mètres.

Le plongeur se prépare progressivement à l’action, en se mettant dans les meilleures conditions techniques possibles. La succession de ces étapes facilite la mémorisation des gestes qu’il vient d’exécuter, le plongeur se sent alors plus à l’aise, plus à même de reproduire ces gestes à 10 mètres et donc plus confiant.

Ce travail progressif permet également au plongeur de prendre conscience de son potentiel pour la réalisation du plongeon. Il prend des repères visuels, intègre les sensations kinesthésiques et proprioceptives.

L’objectif de ces routines techniques est donc de répéter et affiner les gestes techniques en commençant par des plongeons plus simples et à moindre hauteur mais aussi à augmenter la confiance en soi et la motivation du plongeur
.

Les évocations mentales du geste à réaliser
Elles interviennent tout le temps et sont souvent étroitement liées à ce qui a été fait juste avant. Un plongeon dure moins de 2 secondes, le plongeur doit alors centrer son attention sur seulement une ou deux consignes techniques déterminantes pour la réussite du plongeon complet.
Le plongeur peut visualiser et mimer ces plongeons, il répète au sol les gestes qu’il doit effectuer en se représentant mentalement dans les airs en train de les réaliser. On appelle cela les répétitions à sec. Chaque geste qu’il exécute peut être accompagné d’une consigne donnée.
Les représentations mentales sont différentes selon les plongeurs, certains se voient, d’autre se sentent, entendent les consignes de l’entraîneur…


Les croyances, les rituels
Tous les plongeurs ont des rituels, ils peuvent être d’ordre technique comme toujours faire les mêmes exercices, gammes de plongeons, répétitions à sec.
Mais ces rituels peuvent également n’avoir aucun lien direct avec l’action.
La peau de chamois que le plongeur utilise pour se sécher entre les tours fait très souvent partie des rituels. Une façon similaire à chaque passage de se sécher, de la plier, de la jeter à un endroit précis.
Ces croyances et rituels ont souvent une histoire et sont en rapport avec les expériences passées. Même si ils n’ont pas réellement de liens avec l’action à réaliser, ils permettent au plongeur de se rassurer, de se mettre dans ce qu’il ressent comme de bonnes conditions pour pouvoir donner le meilleur de soi-même au moment de la mise en action.
Les routines techniques, les évocations mentales des gestes à réaliser, les rituels sont un facteur important de réussite pour le plongeur. Ils lui permettent d’augmenter son niveau de concentration, sa motivation et sa confiance en soi. Chaque plongeur trouve sa propre préparation à l’action, celle qui lui permet de « se mettre dedans » et de donner le meilleur au moment de l’action.
Attention à ce que cette préparation à l’action ne devienne pas un automatisme qui perd son sens, elle doit évoluer au fil du temps et des avancées du plongeur. Ce dernier ne doit pas s’enfermer dans une préparation à l’action identique et rassurante qui serait alors plus une fin en soi que bénéfique pour la réussite du plongeon.

Cette analyse faite par une  plongeuse de haut niveau trouve tout son sens également pour nous tireurs.
« L’importance du départ, la prise de risque, les difficultés à réaliser, les instabilités propres à la discipline et les conséquences directes qu’elles engendrent font émerger l’essentialité de la préparation à l’action en plongeon ».
Nous avons la même problématique : L’entrée en cible, la capacité à oser engager, les difficultés à coordonner…
« Chaque plongeon peut être réalisé par étapes. On part d’un geste simple… »
Vous reconnaîtrez ici mes concepts de l’entraînement !
Je vous engage à relire cet article en vous positionnant comme un tireur et non comme un plongeur, à vous représenter l’acte de tir et non celui du plongeon… et cet article prendra alors beaucoup de sens pour vous !
Répéter ainsi les plongeons permet au plonger d’augmenter son niveau de concentration et prendre confiance en lui quant aux gestes techniques qu’il va devoir réaliser.
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 5
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·Entre Plaisir et Peur dans le sport de haut niveau.      Le discours intérieur …  un “messager de la peur” ?
Le discours intérieur
Octobre 2013
Et le tireur dans tout cela ?
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
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la recherche de la performance.
Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.

Je vous propose donc un texte paru dans le blog du journal Le Monde ayant comme thème « le discours intérieur du sportif »  avec Jean-Marc Gilbert Mormeck (boxeur) et Bouabdellah Tahri (spécialiste course de fond)
.Le discours intérieur du sportif » est une discussion qui se joue entre nous et nous. La psychologie du sport porte une attention particulière à ce monologue qui s’installe dans la tête des champions à l’approche des compétitions mais également lors de ces dernières.

Lorsqu’il s’agit de bien comprendre ce dont il s’agit, il faut reconnaître que les témoignages des sportifs sont les plus parlants.
Savoir s’écouter pour ne pas se laisser dominer
La semaine passée c’était au tour de Jean-Marc Mormeck d’en parler. Dans une interview accordée à L’Equipe Mag,

il commence par nous raconter sa situation dans le vestiaire, avant un combat : le compte à rebours inéluctable, cette atmosphère qui révèle les craintes, la tension dans l’air, les questions qui se bousculent, la conscience que « ça va faire mal. Très mal. », que son corps va être agressé… A cet instant, il avoue se poser toujours la même question : « Qu’est-ce que je fous là ? ». De ses propres mots : « C’est affreux. J’ai parfois peur, à la limite. » (L’Equipe Mag, 3 Mars 2012, p.15) C’est au moment de nous expliquer comment cette peur s’exprime en lui que le boxeur nous donne « sa version » du discours intérieur, messager de la peur :
Le messager de la peur
En 2005, Bouabdellah Tahri donne une illustration parfaite du vécu de ce genre de moments où il convient de discuter contre nos idées négatives afin de ne pas accepter aveuglément cette voix qui s’immisce dans nos têtes : « Avant la course, tu flippes et l’inconscient en rajoute. Il te dit : « Tu vas pas y arriver, regarde comme t’as mal au mollet… » A côté de ça, ta raison te dit : « Mais non, tu t’es préparé, t’as fait des séances d’entraînement de folie ». C’est le Bien et le Mal qui se déchirent la gueule en toi ». (L’Equipe Magazine, 6 Août 2005)
Jean Marc Mormeck
Bouabdellah Tahri
« Il y a deux voix qui parlent et s’affrontent. L’une me dit : « C’est ton moment ! » L’autre me répète : « Il est plus grand, plus fort. Il va te faire très mal ! » C’est un moment d’épreuve où tu vois si tu as assez de ressources en toi. Toutes les peurs que tu as eues à l’entraînement,

celles que tu as tuées à force de coup et de sueur, la voix te les rappelle. C’est une mise à l’épreuve : « Tu crois que tu peux tenir les douze rounds ? Tu as assez bossé ? Vas-tu te laisser humilier ? Ne vont-ils pas rire de toi ? » Le doute arrive. Tu te demandes si tu es à ta place. C’est pervers. La voix te suggère : « Tu peux encore changer les choses : ne monte pas sur le ring ! »

Pourtant, comme à chaque fois, Jean-Marc Mormeck y montera car il ne laisse pas « la voix du mal » avoir le dernier mot. A l’écoute de son dialogue interne, il interprète ses sentiments, ses perceptions, régule, transforme ses évaluations et se donne des instructions, des renforcements, pour s’assurer de « garder la main » (Hackfort & Schwenkmezger, 1993) :

« Quand l’une des voix te met plus bas que terre, l’autre te donne la solution pour t’en sortir. Là, il y a un truc indescriptible, une vraie force. Je crois que ça s’appelle la conviction. Elle permet de faire face. « Tu veux ce championnat ? Alors va le chercher ! » Je me remémore le chemin parcouru. Et tout s’enchaîne comme une suite logique : les séances nocturnes, les footings matinaux dans le froid, la souffrance des entraînements. Tous les moments forts de ta vie.

Et même les moments moins forts : je suis revenu après mes défaites face à Bell et Haye. Et maintenant, je suis là ! Pas par hasard. Parce que je l’ai voulu. Je me suis entraîné comme jamais. C’est vrai qu’il est fort, qu’il est grand. Mais il a des défauts. Ce n’est qu’un homme »
.
Les champions comme Bouabdellah Tahri et Jean-Marc Mormeck savent s’écouter, c’est pourquoi ils s’entendent. Et c’est parce qu’ils s’entendent qu’ils savent reconnaître les « deux voix », ce « Bien » et ce « Mal » incarné.
Grâce à cette conscience de ce qui se joue en eux, le coureur et le boxeur parviennent à faire évoluer les pensées négatives qui s’immiscent, sans se laisser dominer par elles, sans les autoriser à s’installer. Leur capacité à discuter contre elles pour que la « bonne parole » s’impose, leur offre l’opportunité d’utiliser le discours intérieur à leur avantage.

Avec ce monologue interne, la peur tient son messager. Mais c’est également là que peut se jouer sa perte. Par cette voix qui parle en son nom, le sportif, à l’écoute de ses pensées, reconnaît sa présence. A cet instant, il utilise ses ressources pour adopter les interprétations et arguments aptes à lui offrir un meilleur contrôle sur ses réactions émotives, physiques et comportementales.

Comme l’explique Bouabdellah Tahri : « Tous les athlètes ont peur du verdict de la compétition. On cherche à être plus fort que cette peur »  Travailler son discours intérieur est un bon moyen pour y parvenir
Il est bien sur soumis aux mêmes pensées, aux mêmes craintes et peurs et elles sont d’autant plus fortes et difficilement gérable que le tireur ne s’exprime pas au travers d’une dépense physique d’énergie.
Il va devoir gérer ses émotions en les conservant, les retenir en lui pour s’exprimer devant la cible et donc les vivre durant toute sa compétition.
La manière de se préparer mentalement à la compétition, la conception du tir et la relativisation de la place du tir dans votre vie sont autant d’éléments qui vous permettront d’alimenter votre discours intérieur et de permettre à la « bonne parole » de prendre le dessus sur la « parole de la peur ».
Cela ne fera pas disparaître l’émotion mais la rendra acceptable et gérable, entre peur et panique, il y a un monde d’intensité.
La seule prise de conscience de cet aspect de notre pensée  et le fait de savoir que les grands sportifs ne sont pas exempt de cette posture psychologique, est déjà un premier moyen de réponse. Il convient ensuite bien entendu de travailler son « discours intérieur » afin qu’il ne soit pas le messager de la peur mais celui de la confiance.

Que l’on ne s’y trompe pas, ce discours intérieur chez le tireur n’existe pas seulement avant la compétition,  « la discussion entre nous et nous » fait partie intégrante du tir lorsque nous sommes dans une phase consciente de notre activité de tireur.

Ce discours peut donc être alimenté autant par des considérations générales de comportement que par des consignes que l’on va s’astreindre à suivre :
En quelque sorte, je me donne l’ordre intérieur de me comporter de telle façon ou de mettre en place telle technique. La difficulté, et vous la connaissez pour l’avoir vécu, c’est parfois de suivre ce que l’on s’est fixé et là, les champions font aussi la différence, ne se laissant pas totalement gouverner par  leurs émotions.

Le tir est un sport de maîtrise de soi et cette maîtrise passe donc par un discours intérieur approprié que l’on va être capable de respecter.
Le plus difficile serait-il donc d’être d’accord avec soi ?

Certainement et c’est pour cela qu’il faut être « vrai », ne pas se mentir, regarder les choses en face.
Une compétition, une finale, ne sont pas des parties de plaisir, ce sont des moments de dur combat mental, le plaisir est parfois…après !

A méditer !
Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 6
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LA PERFORMANCE A-T-ELLE BESOIN DE BONNES CONDITIONS POUR SE PRODUIRE ?
Réussir quand tout va mal
Novembre 2013
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.
Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions.

Je vous propose un texte  de Tiffany Fanjat , Championne du Monde 2012 Kumite par équipe et médaillée de bronze en individuel, sur le thème suivant :
Et le tireur dans tout cela ?
Le confort….
A contrario, lors des Championnats d’Europe de la même année, j’avais absolument tout pour que tout aille bien. Mes parents étaient présents, ainsi que mon entraineur et mon petit ami.
La configuration de la salle était idéale, le déroulement de la compétition aussi. Je perds au 2ème tour, de manière incompréhensible sur une fille que j’avais toujours réussi à battre.
Le confort dans lequel je me trouvais ne m’a pas été favorable.
En 2010, l’histoire se répète, de manière plus dramatique.
Quelques jours avant l’open de Paris, j’apprends que ma tante va mourir dans les jours à venir.
Les jours précédents l’échéance, je n’arrive pas à relever la tête, je pleure beaucoup même lors des entrainements.
Il peut, selon sa personnalité, réagir de la même façon car quand quelque chose ne va pas dans son entourage, cela a deux effets « bénéfiques » dans la mesure où la gravité n’atteint pas son énergie mentale :
D’une part il va se polariser en partie  sur autre chose que l’inquiétude de la performance et d’autre part il se déresponsabilise partiellement car une éventuelle non perf  ne viendra pas de lui mais de la situation !
En résumé, la situation est moins difficile à gérer car d’une part je pense à autre chose que réussir et d’autre part si je ne réussis  pas, ce n’est pas que de ma faute !
La situation psychologique est donc complexe car on fait tout ce qu’il faut pour avoir les meilleures chances de performer et en fait il s’avérerait que ces meilleures conditions de performance vont aller à l’encontre de celle-ci !!
Vous le savez, le cerveau humain a plus d’un tour dans son sac pour vous faire perdre toute logique.

Pour ma part, j’ai une autre analyse de la construction de la performance car on ne peut pas se mentir, on ne doit pas créer artificiellement une situation ou tout va mal et on ne doit  pas lier la performance à un contexte.
Je pense tout d’abord qu’il faut toujours regarder les situations en face, ne pas avoir de stratégie d’évitement et affronter l’environnement… sinon comment parler de maîtrise de soi ?
Il faut par ailleurs partir du principe que ce qui va mal est normal et qu’on a à le gérer… à contrario, ce qui va bien est une satisfaction qui renforce notre confiance et notre sérénité.
Enfin, il faut être soi et accepter l’idée que la performance est imprédictible et émergente… elle peut venir dans un contexte facile comme dans un contexte difficile, ce contexte  fait partie de notre combat, on ne l’évite pas, on le renie pas, on l’affronte !
Le tireur est  un être humain et donc faillible mais aussi capable du meilleur s’il le veut de tout son être.

Réussir quand tout va mal …
J’ai conscience de ce phénomène, mais malgré ce constat, je n’ai pas encore trouvé les ressources pour atteindre cet état de concentration sans cette étape pour moi indispensable : aller mal pour réussir.
Mais le dimanche, jour de compétition, j’arrive à rester concentrée et je gagne non seulement dans ma catégorie mais aussi dans l’épreuve « open », toutes catégories. C’est ce qu’il s’appelle décrocher une victoire dans la difficulté.
Ayant pris conscience de cela, je travaille depuis plusieurs années avec une psychologue du sport. Consciente que ce mode de fonctionnement est couteux en énergie, j’essaye d’atteindre cet état dans lequel je suis performante sans avoir un événement malheureux préalablement.
J’ai appris ainsi à me contrôler les veilles de compétitions afin de ne plus « trop » m’en prendre à mon entourage. J’étais tellement à la recherche de quelque chose qui pourrait me faire basculer dans un état où je vais mal, que le moindre élément était prétexte à chercher une embrouille.
En revanche, force est de constater que je n’ai pas encore réussi à être performante sans passer par cet état où tout va mal.
Lors des derniers championnats du monde qui se sont déroulés à Paris en novembre, je n’ai perdu qu’un seul match : le premier ! Cet événement que j’avais tant préparé m’a vu échoué dès le premier tour. Ce fût déclencheur pour la suite puisque je gagne tous mes combats de repêchages jusqu’à la place de trois, ainsi que mes combats en équipe durant toute la fin du week-end. Mais passer à côté un titre parce que tout allait bien dans ma vie, c’est quand même assez risible !
Avec le recul, je pense que le fait de me retrouver dans une certaine difficulté

émotionnelle la veille de la compétition m’aide de me mettre dans une bulle et à balayer toutes mes émotions. Ainsi, je deviens une machine le jour de la compétition, dépourvue de sentiments, restant concentrée seulement sur ce que j’ai à faire.
En 2008, lors des championnats du Monde, la compétition débute par l’épreuve par équipe. Je ne brille pas particulièrement lors des éliminatoires. Nous perdons contre les finalistes et nous sommes repêchées pour combattre pour la 3ème place le lendemain. Le fait d’avoir perdu la veille m’a tout simplement transcendé. Les combats qui ont suivi ont été d’un bien meilleur niveau, nous permettant de finir 3ème de l’épreuve.

Deux jours après, je combattais en individuel. La veille au soir, mon ami me contrarie.
Rien de bien méchant, mais juste assez pour que je sois énervée.

Le lendemain, je fais championne du Monde en +60 kg.
J’apprendrai alors que cette contrariété était volontaire, juste pour que je ne sois pas dans le confort parfait avant la compétition.
Aussi rageant soit-il, force est de constater que le résultat est là


L’inconfort….
Dans l’esprit des gens, les sportifs de haut niveau font de meilleures performances lorsqu’ils sont dans de bonnes conditions et qu’ils ont acquis une certaine stabilité dans leur vie extra-sportive. Je ne me reconnais pas vraiment dans ce préjugé.
Force est de constater que pour réussir, j’ai besoin d’aller mal ! Il ne faut pas que je sois au fond du trou depuis des mois, mais lorsqu’un grain de sable vient enrayer mon bonheur avant la compétition, c’est juste : PARFAIT !

J’ai constaté cela au fur et à mesure des années, lors de différentes compétitions. Je prendrai quelques exemples qui sont assez révélateurs.

Mental-Objectif-Perf .
News Letter N° 7
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· QUAND LE COLLECTIF «  MENTAL OBJECTIF PERF » SE FROTTE AU NIVEAU INTERNATIONAL…
UNE AVENTURE LUXEMBOURGEOISE : LE RIAC 2013
Décembre 2013
Comme chaque mois, Mental-Objectif -
perf tente de vous intéresser par la lecture d’un sujet différent ayant trait à
la recherche de la performance.


Cette News letter n’a d’autres prétentions que de vous faire partager et réfléchir à des thèmes et des sujets qui auront retenus mon attention dans le cadre d’une recherche perpétuelle d’améliorer notre comportement afin
de mieux profiter de la vie, de mieux nous connaître et donc de mieux contrôler nos émotions
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Une fois n’est pas coutume, en cette fin d’année 2013, cette NL n’a pas pour vocation à vous faire réfléchir mais à vous faire partager le déplacement au Luxembourg qu’une partie du collectif de Mental Objectif Perf avait décidé d’effectuer avec moi.
Une première expérience internationale pour la plupart, l’occasion de vivre une aventure collective pour tous.
Mercredi 11 décembre
Une équipe Pistolet Senior et une équipe Pistolet  Dame, 6 tireurs venus  de différentes régions :

Kevin Chapon (Ile de France),Lionel Geisen (Champagne Ardenne), Laurent Spychiger (Centre), Evelyne Schammel (Picardie), Lise Aurore Filoussi (Auvergne) et Sandrine Goberville (Picardie).

J’avais avec moi dans le staff, Michel Schammel et  Gehrard Amann chargé du reportage photo  que vous pourrez découvrir sur :

http://www.photostir.fr/RIAC_2013.html

Vendredi 13 décembre
Deuxième match pour  l'équipe du MOP. Sandrine se classe 3ème  au match avec 373 et en finale avec 174,8 , Kevin rentre en finale à la 2ème  place avec 576 derrière l'impressionnant Anglais Nangle Stewwart avec 581 ( une série à 100),Kevin prend la 3ème place après finale.

Lionel entre également en finale à la 7ème  place et termine 8ème  après finale.
LE RIAC 2013
Cette compétition internationale se déroule chaque année à Luxembourg dans le centre national du tir à l’arc et est organisée par la FLTAS (Fédération Luxembourgeoise du Tir aux Armes Sportives).

Une cinquantaine de cibles électroniques sont installées pendant 4 jours afin d’accueillir les tireurs venus de différents pays et régions :
la Moldavie, la Belgique, la Hollande, le Danemark, l'Allemagne, L'Angleterre, L'Irlande, Monaco, Malte, ....

Présentes également des équipes de régions comme le Pays de Galles, La Basse saxe, la région du Rhin, l'Ecosse, Guernesey,  la France bien sûr avec un collectif cadets et des jeunes des Pôles et enfin l'équipe du MOP (Mental Objectif Perf <http://www.mental-objectif-perf.com/>).


Le  RIAC se tire à la carabine et au pistolet 10m, 4 catégories (Senior, Dame, Junior Fille et Junior Garçon) et comporte 3 matches distincts  avec finale olympique, dont l’IBIS CUP, sponsorisée par le groupe ACCOR.

L’équipe du MOP
Troisième match pour  l'équipe du MOP qui est également l'IBIS CUP. Sandrine 2ème  à l'issue du match avec 376 conserve cette place après finale avec 194,3.
Journée du voyage depuis Creil pour la voiture conduite par Michel et depuis Paris pour celle conduite par Lionel avec une halte à Reims pour prendre Lise Aurore venue d’Auvergne !

L'arrivée en Moselle se fait sous le brouillard qui tient jusqu'au Luxembourg et pendant 3 jours !
Direction le stand ensuite pour le  contrôle des armes et l’entraînement
Samedi 14 décembre
Chez les hommes du Mop Lionel 2ème avec 571 et Kevin 4ème  avec 568 rentrent en finale, Kevin prendra la 1ère  place une nouvelle fois à l'issue d'une finale (198,7) très disputée jusqu'à la fin. Lionel prend la 8ème  place.
Jeudi 12 décembre
Premier match pour tout le monde, baptême du feu pour l'équipe du MOP. Sandrine, 2ème à l'issue du match avec 375, termine 8ème  en finale. Chez les hommes Kevin rentre en finale à la 8ème  place avec 567, après une finale menée tambour battant avec un esprit de joueur combattant, il termine premier avec 198,2.
Un regard sur cette expérience
La « révélation » de ces 3 jours a été Kévin Chapon qui a montré toute sa hargne de vaincre, son esprit de jeu et  de défi au point de se motiver en regardant le tableau de classement pendant la finale !
Il a montré une réelle maîtrise de ses émotions et sa capacité à appliquer une consigne de coaching lors de son début difficile du 3ème match.
Il remporte 2 médailles d’or et une médaille de bronze.
Sandrine a tiré de belles finales. Elle remporte une médaille d’argent et une de bronze sans réaliser les points attendus en match de qualification.
Elle retient surtout d’avoir pu se « régler » avant les sélections nationales aux championnats d’Europe qui avaient lieu la semaine suivante à Fleury les Aubrais.
Lionel Geisen a montré sa volonté de combattre en rentrant par deux fois en finale alors qu’il sortait d’un championnat régional difficile.
Les moments courts (mais forts !)  sur le plan émotionnel vécus en finale seront une prise d’expérience importante pour ses prochains matches.

Laurent, jeune tireur car il n’a qu’un an de tir aura vécu une expérience enrichissante dans sa découverte du tir et de sa gestion mentale… il ne suffit pas de vouloir ou de  décider de faire quelque chose pour réussir à le faire… On peut décider d’appuyer en continuité et finalement ne pas appuyer du tout ! Vouloir faire et Oser  faire est  un combat permanent du tireur.

Evelyne et Lise Aurore auront, comme Laurent, combattu plus contre eux-mêmes que contre leurs concurrents et c’est bien  là l’essence même du tir : Un combat permanent contre soi pour apprendre à mieux se connaître, à mieux gérer ses émotions, à mieux se maîtriser.

Cette sortie du collectif MOP n’avait d’autres prétentions que de vivre une aventure collective et prendre de l’expérience dans un contexte international. Objectif atteint au point que l’expérience sera renouvelée au Grand Prix de France avec peut être…quelques carabiniers et carabinières !


L'équipe du MOP en action

News Letter 2013